Pour compléter leur imaginaire, il fallait, ils devaient, voir leur gourou en chair et en os. Justement le Palais des Sports offrait une grande messe.
Plutôt pacifiques, ils laissèrent les excités jouer des coudes, voire sauter les barrières. On ne peut pas dire qu’ils furent les derniers à franchir la porte, loin s’en faut, mais ils se retrouvèrent bien perchés sur les gradins. Lavilliers appellera cet endroit « le coin des dormeurs, le public sage, les plus de 25 ans ». Au pied de la scène régnait l’agitation, ceux qui chantaient, ceux qui dansaient, ceux qui se la donnaient.
Comme la majorité de la salle pétaradait à mort, les Hauts-perchés n’avaient pas besoin d’allumer un joint pour bénéficier des bienfaits de la fumée. Entre une bossa-nova et une salsa, l’athlète déclarera qu’il préfère le sport à l’alcool et à la drogue. Pauvre public qui cherchait l’aventure sur les rives d’un paradis artificiel.