COTE D'IVOIRE
Ils attendirent tout l'après-midi dans le "22 places", comme appelaient les Africains cette Super Goëlette jaune. Ils attendirent, sous un rude soleil, que le fourgon se remplisse. Ce fut seulement à la tombée de la nuit qu'ils partirent.
Le poste frontière malien fut atteint au bout d'une heure de goudron. Passeports et carnets de vaccinations furent soigneusement examinés.
Ensuite, ce fut la piste. Une chaussée déformée, coupée d'ornières, de gros trous et "d'escaliers". Le "22 places" cahotait, sautait puis s'écrasait en faisant pleurer ses lames de suspensions.
La frontière ivoirienne fut passée dans la bonne humeur. Une fouille superficielle chez les douaniers et un laborieux questionnaire chez les policiers. Les fonctionnaires furent heureux d'apprendre qu'ils avaient des amis chez les Attiés et qu'ils allaient passer leurs vacances chez eux.
Ils dormirent à cette frontière, le chauffeur était fatigué.
(texte de 1984)