L'opium du peuple

Baignade interdite

Ressortant de la grotte, ils rencontrèrent un camionneur, ancien immigré dans la région parisienne il y avait quelques dix années. Il fut très content de leur serrer la main.
- Il fait trop chaud ici. Le bord de mer est trop humide. Je préfère l'intérieur, Sétif par exemple. Là, la chaleur est  sèche et supportable.
Devant leur étonnement de l'absence de baigneurs sur la plage, il leur expliqua qu'il n'était pas possible de se baigner pendant le ramadan. Que l'on pouvait, en nageant, avaler de l'eau ou se blesser, le corps serait ainsi souiller par l'eau.

(texte de 1984)

 

QUELLE CONNERIE !

Tlemcen était une très grande ville, mais, en raison du ramadan, tous les bars ou presque étaient fermés. Néanmoins, ils trouvèrent un cafetier qui voulut bien leur servir une limonade dans un coin, à l'abri des regards indiscrets.

Au Sud de Batna, ils burent une limonade servie par un jeune. Ce qui ne fut pas du tout apprécié par un vieux qui l'engueula et lui reprocha de ne pas faire respecter le ramadan. Plusieurs fois, ils furent désignés du doigt et le mot "religion" revint fréquemment dans les propos du vieux.

A Biskra, la porte du désert, aucun débit de boissons ne voulut leur servir à boire. Le refus catégorique était accompagné par l'antipathie.
Un épicier refusa de leur vendre une bouteille de limonade sous prétexte qu'ils n'avaient pas la "consigne". Il fallut pleurer pour que le marchand suivant accepte de leur vendre une bouteille.

(texte de 1982)

 

C'est la vie

Soleil couché, c'était l'heure d'aller manger. Allah le permettait !
A l'instant où ils pénétrèrent dans un petit restaurant, tous les consommateurs s'éclipsèrent. Le patron était un gars d'une trentaine d'années, habillé à l'européenne, pantalon de Tergal et chemises à carreaux. Derière sa moustache, il avait une tête bien sympa-thique.
Le frigo avait été dévalisé, mais pour "ses amis français", il se débrouillerait... Ils mangèrent une excellente chorba, des frites et des poires. Le frère du restaurateur offrit le café.
Le restaurateur n'avait pas connu son père qui était parti travailler en France alors qu'il était tout petit. Il aimerait le retrouver et le connaître, mais il ne savait pas comment le joindre...
L'heure avançait, il était deux heures et demie...
- Combien devons-nous pour les repas ?
- Rien du tout ! C'est gratuit. Revenez demain. Nous avons bien discuté, ça ma fait plaisir. C'est la vie !

(texte de 1982)

Accueil
Galerie Politique

Date de dernière mise à jour : 26/07/2023

Questions / Réponses

Aucune question. Soyez le premier à poser une question.
3 votes. Moyenne 5 sur 5.

Ajouter un commentaire