1. Accueil
  2. Aventure
  3. La Protection

La Protection

- Ça me fait chier d’être dans cette bagnole !
- Ta gueule ! me rembarra le Teigneux. Bois plutôt un coup de Calva, ça t’aidera.
On ne badinait pas avec le Teigneux, la moindre parole de travers et il sortait sa serpette. Mais, je ne risquais rien. Depuis le temps que je le connaissais, il ne m’avait cogné que deux fois. Et encore, c’était parce qu’il était vraiment en colère et que j’essayais de m’interposer entre lui et son frangin. Faut dire qu’il avait attigé le frangin, fumer de la drogue à son âge, quand même !

Fleche citoyen

Le Teigneux était prêt à filer sa chemise. Fallait pas l’emmerder, c’est tout.
Pour ainsi dire c’était lui qui m’avait affranchi, qui avait fait mon éducation. Tout môme, il m’avait appris à voler à l’étalage. Et puis, de fil en aiguille, il m’avait branché sur ses coups. Je l’estimais et j’avais du respect.

 

- L’heure ! meugla le Teigneux.
Minuit vinte, répondit l’Olive.
Lui, on l’appelait comme ça, parce que chaque fois qu’on se retrouvait au rade, il réclamait des olives. C’était lui qui nous avait branchés sur ce taf. Il nous avait dit : « Je cherche des gens qui sont pas des Mickey, c’est bien payé. C’est un peu le même boulot que les autres fois ». Les autres fois, c’étaient des services d’ordres pour des concerts de rock. Un boulot qui donnait de la tune et où on se sentait utile.

 

L’autre au volant, celui qui avait un radar à la place des yeux, celui qui balayait la rue alors que les « politiques » collaient leurs affiches, c’était l’Affreux. Un qui avait été enchristé en même temps que l’Olive. En tôle, ils avaient sympathisé et à sa sortie, l’Affreux lui avait tout de suite proposé du boulot.
Il me plaisait bien l’Affreux même s’il ne parlait pas beaucoup et ne buvait pas. C’était lui le Chef et on était prêt à faire ce qu’il nous ordonnerait. Il était venu avec son calibre et nous avec notre artillerie moins lourde. Il ne nous avait autorisé que le poing américain, le cran d’arrêt et la barre de fer.
- Z’ont pas intérêt à venir nous faire chier les gauchistes ! ricana le Teigneux en caressant sa barre de fer.
Les « politiques » avaient fini de coller leurs affiches. En avant pour le mur suivant. Quelles affiches ils collaient ? Qu’est-ce que j’en avais à foutre du moment qu’ils allongeaient les billets.

 

 

 

 

Accueil
Galerie Politique

Le 16 avril 1993

Date de dernière mise à jour : 23/10/2023

Questions / Réponses

Aucune question. Soyez le premier à poser une question.
★ ★ ★ ★ ★
8 votes. Moyenne 3.9 sur 5.

Ajouter un commentaire