Un groupe d’ouvriers en cotte grise refusa le prospectus subversifs en riant : « On connaît tout ça depuis longtemps ». Leur uniforme gris indiquait qu’ils œuvraient comme mécaniciens chez le concessionnaire tout proche. Miguel travaillait là comme employé. A leur entrée dans le bistrot, ils le saluèrent joyeusement.
Les petites musiques lancinantes des machines à sous se singularisaient du fond sonore formé par les conversations. Elles semblaient dire : « Je suis là, venez jouer avec moi ». Guirlandes vertes, rouges, jaunes, blanches clignotaient, tournoyaient, étourdissaient, entraînaient le quidam dans leur course vertigineuse. Les petites musiques attiraient le joueur.
Un temps d’hésitation, le refrain lancinant décida un des mécanos. Une pièce glissa dans la fente. Perdu ! Ils se chamaillaient pour savoir celui qui tenterait sa chance. Une autre pièce subit le même sort. Puis, une autre. Encore une autre…
La machine chanta, la sonnaille dégringola. Mais, les mécanos ne voulaient pas en rester là, ils redonnèrent toutes les pièces à la machine. Cette fois, elle resta muette et les mécanos n’avaient plus qu’à boire leurs bières… à leur compte.