Pendant de longues années, sous l'influence de la France, la Côte d'Ivoire avait été un des phares de l'Afrique.
Nombre de Français avaient été attirés par cet Eldorado. L'indépendance avait développé une classe dirigeante. Dans son sillage, elle avait entraîné la naissance d'une petite bourgeoisie ivoirienne et l'émergeance d'une kyrielle de génitos (petits fonctionnaires). Cocody et Le Plateau étaient le reflet de la réussite, le reflets des grotos (grands patrons).
Du Togo, de Haute-Volta, du Niger, du Mali et de bien d'autres pays accourèrent les paysans ruinés et affamés. Les immigrés africains se contentaient (comme en France) des travaux les plus pénibles et les plus dégradants. On trouvait aussi bien les fameux boys voltaïques des "coopérants" français que les servants des camions-poubelles.
Aujourd'hui, la crise économique ravageait pays, le marché du travail se restreignait, le chômage pointait à l'horizon, peut-être la révolte ?
(texte de 1982)