Partir…

Je suis encore en plein rangement, vaisselle à essuyer, linge à étendre, cuisine à balayer lorsque mon oreille est attirée par un ronronnement familier. Un bref coup d’œil par la fenêtre m’assure que c’est notre Deudeuche qui se gare sur le parking. Aïe ! Alain fait grincer la boîte. Il essaye encore de passer la première vitesse alors qu’il roule.

 

- Tu emmènes tout ça ? s’écrit-il en voyant mon barda, ça ne rentrera jamais !
Et pourtant, tout ou presque trouve place. Trois sacs d’affaires à donner sont placés sous les sièges, à l’avant. Dans les vide-poches sont rangés l’extincteur, la bombe anti-crevaison, les cigarettes, les briquets et diverses autres futilités dont mon portefeuille.

 

Le gros avantage de la fourgonnette, c’est son spacieux habitacle à l’arrière. Par un judicieux montage, Alain l’a divisé en deux dans le sens de la hauteur. Portée par quatre pieds, une planche a été placée au niveau des tablettes « coffres-roues », « roue de secours » et « réservoir ». Cette sorte de plage arrière s’étend des sièges aux portes postérieures, sur toute la largeur et à hauteur des glaces. De cette façon, Alain a réalisé une sorte d’armoire invisible de l’extérieur et relativement « fraîche ».
Nous y casons tant bien que mal, la pharmacie, les pellicules, le sac à dos d’Alain, un autre de ses sacs, encore d’autres remplis de vêtements à offrir, la seconde roue de secours et les outils. Sur la « plage » sont étalés nos duvets et couvertures, mon sac à dos, la guitare d’Alain. L’appareil photos et les jumelles sont bien dissimulés dans mon duvet.

Un dernier coup de balai est donné, un tour de clé et adieu ce tranquille appartement de Nanterre. Adieu cette cité calme et entourée de verdure, accrochée aux flancs du Mont-Valérien. Maryse trouvera le logement propre à son retour de vacances.
Aujourd’hui samedi 19 juin 1982, 14 heures, c’est le départ pour la Grande Aventure !

 

Ça bouchonne sur le périphérique parisien. Pour la plupart des automobilistes ce n’est qu’une banale fuite hebdomadaire vers la campagne avant d’attaquer une nouvelle semaine de labeur. Pour nous, il s’agit de bien autre chose. Nous voudrions leur crier notre joie, nos espoirs d’aventures, notre soif de découvertes…
Paradoxalement, nous ne réalisons pas très bien que nous partons pour l’Afrique. Que nous sommes devenus, d’un coup, des « sans profession, ni domicile fixe »… Nous partons, c’est
 tout !

 

Déjà l’autoroute du Sud nous entraîne vers le soleil. Cet axe n’a jamais si bien mérité son nom. Dans un bourdonnement régulier, kilomètre après kilomètre, la Deudeuche des Sables grignote le bitume. Vivement la piste…

 

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Juin 1982

 

Date de dernière mise à jour : 30/12/2023

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