Question d’argent

A bientôt
Ils avaient dormi sur les canapés bien emballés dans leurs duvets. Le lendemain matin, Mohammed et Bernard allèrent acheter des cigarettes et de succulents beignets ronds qu’accompagneraient le thé.
Mohammed était employé par une coopérative artisanale d’objet en cuivre et en bronze. Il était chargé d'en faire la publicité. Sous-entendu, il attendait les touristes au coin de la rue.
Au moment de le quitter, il leur réclama 50 dirhams :
- Que l’on s’entende bien : c’est en dédommagement de mon après-midi de travail que j’ai ratée, dit Mohammed. Ce n’est ni pour dormir, ni pour le petit déjeuner. D’ailleurs, si vous voulez, vous pouvez rester encore aujourd’hui chez moi.
En signe d’amitié, il leur donna une bague (en toc) et son adresse :
- N’hésitez pas à repasser lors de votre prochain voyage au Maroc !

(26 janvier 1999, sur un texte de 1984)

 

Bon cœur
Au cour de leurs ballades dans Lomé, ils firent la connaissance d’un jeune. Un gars bien différent de tous les vautours qu’ils avaient l’habitude de rencontrer aux abords des hôtels. Il n’était guère énergique et ne parlait que lorsqu’ils lui posaient une question. Le gars paraissait la trentaine et, pourtant, il n’avait que 19 ans. Il rêvait d’être chauffeur de taxi…
Ce n’est que quelques jours plus tard qu’ils apprirent que leur nouvel ami était atteint d’une maladie vénérienne. Il n’avait même pas de quoi s'acheter des médicaments.
Ils inventèrent une histoire à dormir debout. Ils prétendirent avoir un ami Français qui tenait une pharmacie. Que cet ami leur avait donné les médicaments gratuitement.
Ah oui ! les médicaments ne valaient que 1.000 F CFA, moins que le prix d’un seul repas dans un restaurant chic de la ville…

(17 avril 2002, sur un texte de 1982)

Le fric
La poste de Bamako n’avait pas assez d’argent pour payer les mandats. C’était le même refrain partout au Mali. L’employé leur conseilla de demander deux mandats de 500 FF. Ils seraient plus rapidement payés qu’un seul de 1.000.
Le samedi matin, ils furent tout surpris de constater que leurs mandats étaient arrivés. Les ennuis s’envolaient…
La surprise fut de courte durée. Le même fonctionnaire leur annonça qu’il fallait s’inscrire sur une liste d’attente et attendre… « mardi prochain ».

(17 avril 2002, sur un texte de 1982)

 

 

C’est la misère
Un soir Alexandre rencontra deux jeunes qui le conduisirent à un bal. L’entrée coûtait 200 F CFA. Alexandre acheta son billet. Une fois à l’intérieur, il fut prit de remords : ces deux jeunes n’avaient surement pas assez d’argent pour se payer l’entrée. Alexandre ressortit et leur donna 500 F CFA. Les jeunes le remercièrent chaudement.
Alexandre ne les reverraient… jamais.

(27 janvier 1999, sur un texte de 1982)

 

 

Du fric !
Pour trouver du fric, ils vendirent la roue de secours sur le marché de Bamako. Et le patron du parking où ils s’étaient garés leur proposa d’acheter leurs jerricanes. Ils pourraient manger sans problème.
Le soir, le patron du parking leur prêta sa cabane qui lui servait de bureau. Ils purent en allumant un serpentin tenir à l’écart les moustiques. Mais, pas les fils du propriétaire…
Ceux-ci n’arrêtaient pas d’entrer et de sortir, ils finirent par... piquer un oreiller en pleine nuit.

(9 mars 2002, sur un texte de 1984)

Date de dernière mise à jour : 06/01/2021

Questions / Réponses

Aucune question. Soyez le premier à poser une question.
2 votes. Moyenne 3 sur 5.

Ajouter un commentaire