Comme s’il voulait donner plus de solennité à ce qu’il allait dire, le pépère souleva sa casquette. Il la portait même dans la maison. Une casquette bleu foncé avec une courte visière, semblable à celles des mariniers. Il recoiffa ses cheveux gris, replaça la casquette :
- J’suis heureux que t’aies trouvé un travail. Et la mémère aussi... Hein, Mélie !
La mémère abandonna son bol. Là où elle préparait sa décoction magique, celle qui parfumait si bien ses mets : oignon, ail, échalote et persil.
- Ah ! Le P’tit Milou, c’est qu’on était inquiet. T’filais un mauvais coton. Oh ! Mon Dieu, on est vraiment comblé.
- J’commence mardi prochain. En principe, j’devrais aller à Chèté-Saline. C’est dans la Moselle...
- J’connais, pavoisa le pépère. Enfin, de nom... Ils ont la passe-pierre là-haut, comme chez nous à Dombasle.