Raciste ? Sexiste ?

Vieille connaissance
Un petit tour de marché nous mettrait en appétit… Un homme en tunique blanche, assis devant une quincaillerie, m’interpella :
- Hé ! Monsieur.
- Qui, moi ?
- Oui, vous ! rigola l’homme. Venez ici !

Je m’approchais. L’homme avait une trentaine d’années, assez grand de taille, une moustache bien fournie :
- Tu me reconnais ?

Je cherchais où j’avais bien pu le rencontrer. Il avait l’air de bien me connaître et, pourtant, je ne connaissais personne à Bamako.
- J’étais sur le bateau de Ségou à Gao en 1982. Déjà deux ans… A l’époque, tu parlais aux Africains, rigola-t-il. Même à ceux que tu ne connaissais pas…

(texte de 1984)

 

TOILES D'ARAIGNEE

Havre de fraîcheur et de détente, la piscine municipale était fréquentée par nombre d'hommes.
Lorsque Magali apparut en maillot de bains, ce fut l'affolement général parmi les mâles. Pire que l'agitation crée par le renard lorsqu'il pénètre dans un poulailler.
Comme quoi le "socialisme" algérien n'avait pas supprimé beaucoup de toiles d'araignée dans la tête des hommes.

(texte de 1982)

Plutôt gênant
Le gérant du campement était un peu collant. Après leur avoir souhaité la « bonne arrivée », il porta leurs bagages malgré leurs protestations. Il voulut laver leur voiture « pas pour l’argent, juste pour le plaisir », là ils refusèrent carrément. Ce qui n’empêcha pas les multiples courbettes…

(texte de 1982)

 

Racisme ?
- C’est normal, la police française crée beaucoup de problèmes aux émigrés. Les Marocains ont enfin compris et instaurent une surveillance sévère à la frontière.
- Mais, nous sommes des touristes. Nous ne sommes pas responsables de la police française.
- Les Français deviennent de plus en plus racistes !
- C’est vrai que les Français sont de plus en plus racistes. Mais, si nous venons au Maroc, c’est pour rencontrer des gens.
- Vos policiers ne font pas dans le détail, nos policiers non plus !

(texte de 1982)

 

David
David, le fameux Pied-noir tenait l’hôtel de la Plage à Aokas, un village de la corniche kabyle. Vint le jour où l’Algérie se libéra du joug colonial. Ceux qui avaient, trop longtemps et sans partage, bénéficié des grâces de la France firent leurs valises.
Citoyen d’origine juive comme il aimait à le dire, David échoua à Argenteuil. Il travailla quelques années comme gardien dans la même usine que papa Mémed, Rachid et Léon, l’oncle de Maryse.
Longtemps avant l’Indépendance, sentant le vent changer de direction, David avait accumulé un joli pécule dans une banque de métropole. Ainsi en 1966, il put ouvrir un restaurant, réplique à l’intérieur de celui qu’il avait perdu.

- « L’hôtel de la Plage d’Aokas » en plein Argenteuil. Cherchez l’erreur, railla Ibrahim. Et, il ne fait même pas hôtel.
- C’est le meilleur couscous d’Argenteuil ! prétendit papa Mémed. On se retrouve chez David, quatre retraités de l’usine.
- Deux musulmans : mon père le Rifain et Rachid le Kabyle. Un juif : David le Pied-noir. Et un communiste : Léon ton oncle. Tu vois le travail ? se boyauta Ibrahim.

(24 février 2001)

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Date de dernière mise à jour : 28/05/2019

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