Tam

TAM, TOUT SIMPLEMENT

La foire était entourée de longues enfilades d'arcades écrasées par les lourdes bâtisses. Au-dessus des toits rouges apparaissaient, en toile de fond, les minarets.

Le cinéma projetait "Hurlement". Nous avions bien envie de voir ce film... Mais, l'importance de la chaîne (la file) au guichet suffit à nous décourager.

Durant la journée, lorsque la ville perdait son animation au profit de la sieste, nous trouvions des cigarettes au petit marché.

Sur la droite, un quartier de petites maisons en sable. Sur la gauche, juxtaposée au champ de foire, la caserne. La route bien goudronnée était interdite aux civils. La chaussée parallèle menait à la frontière. D'immenses maisons en sable la bordaient. Quelques centaines de mètres, voilà le poste de douane.

 

DIALOGUE IRREEL

Quelquefois, revenant à pied du restaurant Le Tropic pour se rendre, un kilomètre plus loin, à l'hôtel Tahat. Ce lieu de parking privilégié était également notre dernier bar de la soirée.

Il faisait nuit. Nous distinguions à peine les anfrac-tuosités du trottoir, buttant sur les bosses, manquant de tomber à chaque trou, heurtant un câble maintenant un poteau électrique. Les arbres détachaient leurs silhouettes sombres de la nuit. Tandis que des gens se promenaient en bavardant, d'autres, assis sur le sol, entamaient une interminable palabre.

Soudain, du muezzin voisin, s'élevait l'appel à la prière. Plus loin, un autre muezzin débitait sa litanie. Quand la phrase de l'un s'achevait, commençait la phrase de l'autre. C'était comme si les deux mosquées entamaient une conversation.

 

COSMOPOLITE

A Tam, nous rencontrons toutes sortes de gens. Des Algériens bien sûr. Des gens du Nord, surtout des Kabyles, venus porter la civilisation dans ce lieu perdu. Des Touareg, indigènes de la région.

Des touristes, bien sûr. Tam est le point de rencontre de ceux qui partis de France, de Belgique ou d'Alle-magne, entreprennent la traversée du désert par la Transsaharienne ou par le Hoggar. Pour la plupart, ils continuent vers l'Afrique noire. Les touristes sont beaucoup plus nombreux en hiver et au printemps, périodes où il fait moins chaud.

Et d'autres, bien sûr. Les coopérants font le voyage en sens inverse. Venus de Côte d'Ivoire, de Centrafrique ou du Zaïre, ils vont passer leurs deux mois d'été en France. Des étudiants africains qui se rendent vers leurs universités ou facultés françaises.

 

QUEL MEC SYMPA !

Ils allèrent voir une ancienne connaissance, le patron de la gargote "Le Tropic".

Vêtu de son éternel survêtement bleu clair à rayures blanches sur les flancs, le jeune les reconnut après un temps de réflexion. Mais, il n'en dit rien. Tout simple-ment, il introduit la cassette qu'ils lui avaient donné quelques cinq mois plus tôt et mit en marche son poste-cassettes.

Pendant trois jours, ils ne paieraient ni repas, ni café.

 

Des textes

Date de dernière mise à jour : 27/05/2019

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