TAM, TOUT SIMPLEMENT
La foire était entourée de longues enfilades d'arcades écrasées par les lourdes bâtisses. Au-dessus des toits rouges apparaissaient, en toile de fond, les minarets.
Le cinéma projetait "Hurlement". Nous avions bien envie de voir ce film... Mais, l'importance de la chaîne (la file) au guichet suffit à nous décourager.
Durant la journée, lorsque la ville perdait son animation au profit de la sieste, nous trouvions des cigarettes au petit marché.
Sur la droite, un quartier de petites maisons en sable. Sur la gauche, juxtaposée au champ de foire, la caserne. La route bien goudronnée était interdite aux civils. La chaussée parallèle menait à la frontière. D'immenses maisons en sable la bordaient. Quelques centaines de mètres, voilà le poste de douane.
DIALOGUE IRREEL
Quelquefois, revenant à pied du restaurant Le Tropic pour se rendre, un kilomètre plus loin, à l'hôtel Tahat. Ce lieu de parking privilégié était également notre dernier bar de la soirée.
Il faisait nuit. Nous distinguions à peine les anfrac-tuosités du trottoir, buttant sur les bosses, manquant de tomber à chaque trou, heurtant un câble maintenant un poteau électrique. Les arbres détachaient leurs silhouettes sombres de la nuit. Tandis que des gens se promenaient en bavardant, d'autres, assis sur le sol, entamaient une interminable palabre.
Soudain, du muezzin voisin, s'élevait l'appel à la prière. Plus loin, un autre muezzin débitait sa litanie. Quand la phrase de l'un s'achevait, commençait la phrase de l'autre. C'était comme si les deux mosquées entamaient une conversation.