LE REGNE DES NOUCHIS
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Treicheville était le « village » où se mélangeaient les commerçants libanais ou autres, les camelots africains, les dealers, les maquereaux, les petits voyous. Gens honnêtes et moins honnêtes s’y rencontraient.
C’était le règne des nouchis (voyous) qui cherchaient la gnagua (bagarres). Treicheville faisait peur. Sa réputation de quartier chaud où l’on se faisait facilement détrousser faisait dire aux Abidjanais que Treicheville, c’était le Petit Lagos.
L’un racontait :
- Je me suis fait rafler à la sortie d’une boîte de nuit. J’ai reçu, au moins, trente coups de matraque.
D’autres :
- Les C.R.S. sont armés de baïonnettes empoisonnées qu’ils lancent sur les fuyards.
Bref, côté C.R.S. ou côté nouchi, ce quartier n’était pas fréquentable. Malgré toutes ces recommandations et plusieurs soirs, nous rentrerons passé minuit. Il ne nous arrivera rien aucun nouchi ne nous vola notre pokô (argent), aucun nouchi ne chercha la gnagua, aucun C.R.S. ne tente de nous enlever.
AINSI EN A DECIDE ALLAH
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Nous faisons du stop aux premières heures. Un gars de Souk-el en 404 bâchée nous charge. A court d’essence, il passe par la station service d’Aokas. La file s’allonge sur une centaine de mètres sous l’œil des policiers. Notre gars décide de pousser jusqu’à Béjaia.
- Inch Allàh, lance-t-il.
Mais ce qui doit arriver… arrive. Nous tombons en panne.
PENURIE
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A Azazga (Kabylie), une longue file attendait pour prendre de l’essence et patientait sous l’œil vigilant des policiers. Ils attendirent une heure avant d’être servis.