A Tessalit, les douaniers maliens se montrèrent forts aimables, mais réclamèrent 20 FF pour leur travail et deux livres en cadeau. Le passage de la police se déroula sans problème, tandis que les policiers titillaient des touristes suisses et français. La fouille expédiée, un policier expliqua :
- Il n’y a rien ici. Les habitants se ravitaillent auprès des touristes. Alors, si vous voulez faire des affaires, vous discutez avec eux. Ça me convient ou ça ne me convient pas, c’est votre problème… Garez votre voiture devant le bar, je vous y apporterais vos passeports.
En clair le policier leur disait que le marché noir était interdit, mais du moment qu’elles ne le pratiquaient pas devant le poste de police… D’ailleurs, les policiers eux-mêmes étaient en quête d’affaires. Elles ne vendirent rien, excepté de l’huile moteur au gars qui leur fournit de l’essence à 700 FM (Francs Maliens, 7 FF) au lieu des 500 officiels (plus au Sud).
Elles devaient faire le plein d’eau :
- Il faut une puisette, voulurent leur louer les gosses du bar.
- Nous nous débrouillerons seules ! tonna Joanna.
Le puits se trouvait sur une grande place, un troupeau de moutons attendait que leur berger puise l’eau pour boire. Les gosses du bar les rejoignirent :
- Il faut une puisette ! insistèrent-ils.
- Il en a une, lui. Il nous la prêtera, répondit Joanna en désignant le berger.
- Il ne vous la prêtera pas !
- Et toi, qu’est-ce que tu demandes pour ta puisette ?
- 500 Francs !
- Va te faire voir, nous nous passerons d’eau.
Témoin de la scène, un homme proposa son seau en plastique… gratuitement. Elles ne remplirent qu’un jerrican vu les pertes que causait le transbordement du seau au bidon.