Le dimanche soir, le Roger rentra de bon poil à Nancy. Cette journée avec vraiment été merveilleuse. Chaque tour de tour de roue l’éloignait de « sa Mimie chérie ». Heureusement, il n’y avait qu’une dizaine de personnes dans le car. Ainsi, il pourrait rester assis tout le long du trajet.
Il avait tellement bien mangé chez les parents de sa Mimie qu’il en avait mal au ventre. Il avait dormi chez eux, dans la chambre un peu isolée du logement.
L’arrêt à Moncel avait été bref. Deux personnes étaient descendues du car, pas une seule n’était montée.
En pensée, il s’adressait à sa Mimie : « Et toi que fais-tu ? Penses-tu à moi, au moins ? »
Il regarda longuement la photo que sa Mimie lui avait donnée. « Je la mettrais sur le poste de T.S.F. ». Ainsi, il verrait sa Mimie tous les jours. « Hélas, ce ne sera pas la même chose… ».
Mazerulles, encore trois personnes descendirent du car… Vivement dimanche prochain… Et ce mal au ventre. Ce devait être le café au lait du matin qui l’avait rendu malade.
Champenoux, personne ne descendit, mais quatre personnes montèrent… Encore toute la semaine devant lui, avant qu’il ne la revoie…
Laneuvelotte, une fille et son amoureux montèrent…
Ah ! que c’était long ! « Je m’ennuie bien loin de ma petite femme bien aimée ».
Seichamps, la banlieue de Nancy. Six personnes montèrent. Tiens, le couple d’amoureux avaient faillit rater son arrêt. Ils se précipitèrent en criant au chauffeur d’arrêter…
- Je t’envoie mes plus ardents et doux baisers. Ton Roger qui t’aime et ne t’oublie pas.
- Pardon ?, lui demanda le vieux monsieur assis de l’autre côté de l’allée.
- Excusez… bafouilla le Roger. Je rêvais à haute voix.
- C’est de votre âge, rigola le vieux monsieur.
Le 27 décembre 2015
La Bibliothèque do Dan