Comme aujourd’hui

 
 

La crise jetait à la rue des travailleurs qui ne comprenaient pas pourquoi les immigrés, qui n’étaient pas chez eux, avaient du travail. Les ragots les plus abjects émergeaient : les immigrés profitaient de la Sécurité Sociale et des Allocations Familiales, paressaient, vendaient de la drogue, volaient, se soumettaient à une autre religion.

 

La droite en profitait pour faire passer ses mauvaises lois et rivalisait avec l’extrême-droite pour conforter son électorat débile. La gauche s’en servait de masse de manœuvre quand elle ne succombait pas elle aussi aux sirènes pestiférées. Les politiciens utilisaient la conjoncture pour détourner les travailleurs du vrai problème : les patrons s’enrichissaient sur leur dos, amassaient des trésors qu’ils jouaient à la bourse au lieu de les investir dans l’économie.

 

Des gens qui travaillent, d’autres, de plus en plus nombreux, qui cherchent un emploi. La sacro-sainte loi du marché pesait sur les salaires. Les patrons les bloquaient, augmentaient les cadences, payaient moins les nouveaux embauchés, supprimaient les avantages maisons pour les intérimaires et autres contrats à durée déterminée (*Si vous n’êtes pas contents, il y a mille personnes qui prendront votre place*).

 

Mettre en concurrence les ouvriers entre eux n’était pas nouveau. Autrefois, les ruraux français migraient vers les villes. C’étaient les pauvres de l’époque et, en temps que tels, ils faisaient peur. Les petits-bourgeois n’aimaient pas les pauvres et les accablaient de tous les maux. Comme aujourd’hui !

Le 11 juin 1998

 

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Date de dernière mise à jour : 16/07/2024

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