Le lendemain matin, l’Oda accompagna son papa au car. Il n’était pas le seul à rejoindre la caserne Blandan… Comme sa mère, comme sa sœur Nénète, comme d’autres personnes, l’Oda pleura.
- Qu’est-ce que je vais faire toute seule… se lamentait sa mère.
- Ne t’inquiète pas Berthe, dans trois mois, je serais de retour. Ça ne va pas durer bien longtemps.
- Oui, oui, pleurnichait sa mère. Mais, en attendant…
- Dis à la Louise de v’nir, elle demandera pas mieux.
Le car était rempli, mais le père de l’Oda trouva une place assise. A peine le car disparu en haut de la rue de Nancy, que la maman de l’Oda entraîna, tambour battant, ses filles chez sa sœur Luluce. C’est là qu’œuvrait la Louise comme couturière. Bien sûr que la Louise viendrait seconder la maman de l’Oda. C’était entendu, dès ce soir, elle s’installerait chez eux.