Vivent les mariés

On s'ateût l’vè don bin mètin ce mèkreudi yeût’ èvri de l’annêye mile yeût’ çant dix’huit. 'L èvent mis s’bounat èt zoûs pus bèles besagnes, lo Guiaude, lo frére, lo Françwès èt lo Jan, lés nonôns èt zoûs mèyâyes... Pèç que, lè jonâye lè, on acompègnat not’ Fanfan.

 

On s’était levé bien tôt ce mercredi huit avril de l’année mil huit cent dix-huit. Tous enfilaient leurs habits du dimanche, le Claude, le frère, le François et le Jean, les oncles, et leurs épouses... C’est que ce jour, on accompagnait notre François.
De son côté, la famille Piémontois s’apprêtait à conduire, en mairie, Demoiselle Christine. Le Dominique, l’ami de la famille était là. L’oncle, le Nicolas, et sa femme avaient fait le déplacement de Morville.

 

Tu as noté, nous sommes mercredi. Pour l'heure, restons en 1818. Question d’heure, précisons qu’il était huit heures du matin lorsqu’ils entrèrent dans la grande salle de la maison commune. Enfin, juste un petit peu plus tôt.

 

Jean François HAINGLAISE, le maire de Château-Salins, était là pour les accueillir. Tandis que le Dominique PIERRON, le secrétaire de mairie, s’ingéniait à placer « ses » gens.
- Les témoins à côté des mariés. Dame PIEMONTOIS, s’il vous plaît ! Dame PIEMONTOIS venez près de nous. Quant même, la maman près de sa fille... Bien sûr ! vot’  Dominique aurait bien voulut voir cela... Oui ! le Jean-Baptiste, la Marianne Dégré aussi... Qu’est-ce voulez, on est bien peu de chose dans ce monde...

 

Le Maire imposa le silence. Il constata qu’aucune opposition audit mariage n’était signifiée. Alors, il donna lecture des pièces (actes de naissance des futurs époux et actes de décès des parents), du Chapitre Six du Code civil intitulé "Du Mariage" et du Chapitre Dix intitulé "Des Droits et des Devoirs respectifs des époux". D'un air solennel, le maire demanda aux futurs époux s'ils voulaient « se prendre pour mary et pour femme ». Chacun répondit séparément et affirmativement. Alors, Mr HAINGLAISE déclara :
- Au nom de la Loi, le Sieur François DEGRES et Demoiselle Christine PIEMONTOIS sont unis par le mariage.

 

On s’affairait autour de la table officielle. Le Maire avait déjà signé les registres. Il indiqua aux mariés l’endroit où ils apposeraient leur signature.
- Ah ! tu signes Dégré, le François ? s’étonna le Maire.
- Oui ! que lui répondit le François. J’ai supprimé le « s » ça va plus vite...

 

La mère de notre Christine regrettait de ne pas savoir écrire... Après avoir apposé sa croix en guise de signature, elle encouragea les témoins. Les sieurs François et Jean KARCHE pour le François, Dominique ROBILLARD et Nicolas Joseph URIOT pour la Christine.
Et maintenant, direction l’église...

 
 

Le 9 janv. 2010
(sur un texte de juil. 2008)
(mis à jour le 6 juin 2019)

allée Amour
Accueil

Date de dernière mise à jour : 02/01/2024

Questions / Réponses

Aucune question. Soyez le premier à poser une question.
2 votes. Moyenne 5 sur 5.

Ajouter un commentaire