Titome avait lavé et rentré les parasols, balayé la terrasse en béton, aligné les tables, arrangé les chaises, ce qu’il faisait chaque jour. A l’heure où il aurait pu rentrer chez lui, son patron avait piqué une crise d’autorité. Sous prétexte qu’ils projetaient de la poussière sur sa propriété, il chassa les gamins qui, comme chaque soir jouaient au football sur l’arpent de sable entre terrasse et talus. Ensuite, il critiqua le nettoyage, Titome aurait dû déplacer les tables et les chaises. Le sermon dura cinq minutes.
Pour lui prouver que le travail était mal fait, le patron fit une démonstration. Sous l’œil attentif de son maître, Titome se remit à l’ouvrage, mais cette « cabeça de camarão » n’était qu’un incapable. Irrité, le patron lui arracha le balai des mains. Tout en s’appliquant au balayage, il expliquait comment exécuter cette délicate besogne. Titome écouta, puis se lassa. Appuyé au bar, il souriait au paysage.