Séné, Séné, Sénégal…

 

Raimondo et Célia

Ah, voici Célia. C’est Raimondo qui t’avait présenté cette jolie et coquette femme de trente ou trente-cinq ans.
Raimondo, c’est ce jeune homme d’une vingtaine d’années qui travaille à l’agence de tourisme. Il suit des cours de français à l’Alliance française. Il t’a emmené une fois dans l’agence et présenté ses collègues. L’une d’elles, une jeune fille de son âge, étaient émerveillés en l’entendant parler français. Faut dire que Raimondo s’était déchaîné et avait fait étalage de tout son savoir. Elle aussi fréquentait l’Alliance française, mais elle en connaissait beaucoup moins. L’effet était réussi.

 

Raimondo, n’aime pas le quartier du Pelourinho, il préfère les quartiers modernes.
Avenues et rues bruyantes, grinçantes, agressives. Chaussées encombrées qui puent les gaz d’échappements. Trottoirs trop peuplés de gens pressés. Suite de magasins plus ou moins chics, centres commerciaux aussi luxueux et modernes. Aucun intérêt pour toi, ces vitrines de fringues ou de godasses, tu as les mêmes chez toi. Par contre, elle laisse rêveur Raimondo « Un jour, peut-être… ». Bref…

 

Ce jour-là Raimondo avait proposé la visite d’un hôtel, avec son ascenseur conduit par un machiniste. La terrasse au 7e étage offrait une superbe vue sur la Baía de Todos-os-Santos (baie de tous les saints). En redescendant, vous aviez croisé Célia : « c’est ma voisine. Elle est comme ma grande-sœur » t’avait dit Raimondo.
Par la suite, tu avais croisé plusieurs fois Célia dans le quartier du Pelourinho. Vous aviez tout de suite sympathisé. Au fil des rencontres, Célia t’avait plus ou moins conté sa vie. Son mari l’avait quitté pour une jeunette de vingt ans. Autrefois, elle faisait partie des classes aisées. Elle était « femme à la maison ». D’un coup, elle s’était retrouvée sans revenu et à élever ses deux fillettes. L’aînée avait dix ans, la cadette sept.
Célia ne voulait pas retourner dans sa famille, elle voulait se débrouiller seule. Célia ne savait rien faire, sauf tenir compagnie aux touristes un peu fortunés…

 

Aujourd’hui, Célia était pressée. Et pourtant, elle fit une halte à ta fenêtre. Elle était rayonnante. Elle venait de dénicher un Gringo qui participait à un congrès pour une semaine. « Et peut-être plus. Il vient de la Nouvelle-Orléans. Et il est riche. C’est un bidon farci de fric ! » pouffa Célia.
Déjà, elle imaginait ce qu’elle allait pouvoir offrir à ses filles. Et puis « On se paiera un bon restaurant. Tu viendras avec nous, hein ? Et Raimondo aussi ». Bien sûr que tu l’accompagnerais, à condition que tu paies ta part. Il nen n'était pas question et ce n’était pas négociable. Célia fit même semblant de se fâcher.
Et, sur ces bonnes paroles, Célia s’en alla.

 

 

Séné, Séné, Sénégal…?
Salvador de Bahia
Peintre naïf
La capoeira
Un peintre naïf à… Paris
Luiz, le musicien
~ Raimondo et Célia
~ Pelourinho

Accueil
galerie Aventure

Fleche sene

 

La suite :

 

Pelourinho

Date de dernière mise à jour : 30/07/2024

Questions / Réponses

Aucune question. Soyez le premier à poser une question.
5 votes. Moyenne 3.6 sur 5.

Ajouter un commentaire