Croyant me convaincre, la Sabine avança que Gérard m’accompagnerait. Le Gérard m’accompagner ! Certainement pas. Je savais trop bien ce qui m’attendait… C’est qu’autrefois, not’ papa était tombé comme ça, d’un coup. Au lieu de le laisser récupérer et reprendre le cours de sa vie, le Gérard avait appelé le SAMU. Vlan ! Not’ papa à l’hôpital. Vlan ! Une piqûre et y’avait pu qu’à organiser les obsèques.
Plus tard, not’ chienne Fofa courait sur la place. D’un coup, elle tomba. Un peu comme not’ papa, sauf qu’elle, elle se releva au bout de quelques instants. Voilà qu’elle fonçait dans les murs, voilà qu’elle perdait l’équilibre. Le Gérard ne lui laissa pas quelques jours, le temps qu’elle se remette d’aplomp. Il l’emmena au docteur pour chiens. Une piqûre et not’ Fofa n’était plus qu’un souvenir.
Pareil pour not’ chatte Mahon. Elle pleurait en pissant. Elle se plaignait lugubrement le jour comme la nuit. Avec le temps, cela se serait passé. Penses-tu ! Le Gérard l’emmena au docteur pour chats. Une piqûre et not’ Mahon n’était plus qu’un souvenir.
Pareil pour not’ maman, soi-disant qu’elle avait attrapé un cancer. Je me demande bien où. Dans le village, j’ai jamais vu d’cancer qui rôdait. Bref, le Gérard, encore lui, appela les pompiers. A l’hôpital, ILS firent une piqûre. Vlan ! Plus de maman.
Tu comprends pourquoi, j’voulais pas que le Gérard m’emmène.