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Le 15/12/2024

LE PRIX DE LA LIBERTÉ

1-  Avant-propos.

     Une idée a germé dans mon cerveau : raconter une histoire. L’ « Histoire » est un domaine d’enquêtes où il faut se baser sur des preuves écrites de ce que l’on avance. Sans documents point de salut car on sait très bien que les écrits restent et que les paroles s’envolent. J’ai quelques amis irlandais, établis au Québec depuis plusieurs générations qui avaient une vague idée de ce qui avait décidé leurs ancêtres à venir s’établir en ce pays. Je me suis mis à faire des recherches. Plus de deux ans à fouiller sur internet et dans les archives de l’époque. Griffonner des pages et des pages de notes, imprimer des documents importants, les classer et les consulter souvent en les gardant à disposition. J’avais déjà entendu parler de la « Grande Famine » qui avait sévie dans la verte Erin dans les années 1844 à 1849; mais l’ampleur de celle-ci, et ses effets dévastateurs sur la population m’ont réellement surpris et marqués. Il m’a pris l’envie d’écrire une histoire, un roman, sur le sujet.

     Alors voilà, tu supposes une histoire. On devine qu’il va se passer des choses… vu l’ampleur de la situation à cette époque en Irlande, il ne peut s’agir que d’un drame. Il faut mettre en scène les acteurs, décrire leur mode de vie, leur environnement, le contexte social et politique dans lequel ils sont plongés. L’art d’isoler le moment présent à même le flux du temps, tout en racontant une histoire n’est pas chose facile, surtout pour moi qui ne suis pas écrivain. Je me demande toujours ce que sera la suite… et ce qui a pu être l’avant. Imaginer… voir des images dans sa tête et demander à notre imagination de nous les suggérer toutes, et surtout toutes les autres « possibles ». Lorsque l’imaginaire surgit, la moindre image, même embrouillée, parle plus fort qu’une pie.

     Imaginer, « inventer », c’est croire sans raison, c’est un peu mettre sa raison en vacances; c’est se donner la permission de transgresser les lois implacables de la logique. L’équilibre entre la raison et l’imaginaire est un équilibre précaire; peut-il m’avoir déséquilibré ? Comme je suis d’un tempérament plutôt rebelle, je me suis allègrement permis cette transgression.

Note de l’auteur :

     Bien que la trame de ce roman se déroule dans un contexte historique, chacun des personnages impliqués est une création fictive de l’auteur. Certes, les noms de certains personnages publics y sont utilisés, mais à seule fin de donner plus de réalisme  à l’ouvrage. Voici comment commence cette histoire qui, je l’espère, vous plaira :

     Nous vivons, ma femme et moi depuis une douzaine d’années dans ce petit village du Québec, perdu entre fleuve et montagnes. Membres dès le début de la soixantaine à la FADOQ (fédération de l’âge d’or du Québec) nous avions été invités en 2011 à la réception de Noël organisée par cette FADOQ dans la grande salle communautaire de notre municipalité, aménagée et décorée avec goût pour l’occasion.

     Huit par table, tous gens de 70 ans et plus, nous partagions la nôtre avec, entre autres, Erin Mitchell et son épouse Suzanne, tous deux nés et mariés à Chavigny-sur-Vairon. Le patronyme « Antoine » est peu répandu au Québec, contrairement à ce qu’il est en Lorraine; j’en suis venu à lui parler de mon origine française. De mon côté, je croyais le patronyme Mitchell d’origine écossaise, qu’Erin s’est empressé de rectifier. La conversation en est vite venue sur les origines de chacun. Puis, de confidences en confidences, c’est ainsi qu’Erin nous a parlé de son origine irlandaise par ses grands-parents et de l’histoire de leur fuite du pays jusqu’en sol Québécois.

     À environ deux kilomètres de la limite Ouest de Chavigny, deux rues croisent la régionale 354, témoignant de l’occupation de réfugiés irlandais. L’une, la plus longue, a été nommée Irlande-Sud à cause de son orientation plein Sud et l’autre, bien sûr, Irlande Nord. Cinq familles de migrants irlandais s’y sont établies entre 1845 et 1853 avec l’aide du gouvernement de l’époque, mais surtout de la petite population du village et des environs, accueillants et solidaires.

     Des bateaux pleins à craquer, de longues quarantaines et des milliers de morts marquent l’arrivée massive des Irlandais au Québec en 1847.

     Entre 1815 et 1870, les immigrants irlandais arrivent par centaines de milliers au Canada. Contrairement à l’Ontario, le Québec accueille une majorité d’Irlandais catholiques. Souvent d’origine modeste et d’allégeance anti-impérialiste, ils sont reconnus comme le groupe d’anglophones ayant le plus de points en commun avec les francophones. Ces Irlandais catholiques s’installent dans plusieurs secteurs ouvriers de l’île de Montréal et de la ville de Québec.

     Entre mai et novembre 1847, des dizaines de milliers d’Irlandais quittent le Royaume-Uni. Ceux qui survivent au long voyage sur des bateaux-épaves, aboutissent à la Grosse Isle, près de Québec, où ils doivent demeurer en quarantaine. Les gens considérés en bonne santé continuent leur chemin vers Québec ou Montréal où une épidémie de typhus a tôt fait de se déclarer. Durant la première année suivant leur arrivée dans la métropole, 6000 Irlandais meurent, mais on estime que 3 à 4000 canadiens succombent également à cette épidémie. En plus de ce sombre épisode, ces immigrants vivent dans des secteurs ouvriers où les conditions de vie sont souvent déplorables.

2- Erin Mitchell Junior

       Erin Mitchell junior se souvient du jour où son père lui a raconté la raison ayant poussé ses parents à quitter leur terre natale. C’était en juin 1847. Pendant quatre ans, une grande famine sévissait en Irlande. Le mildiou détruisait presque intégralement les cultures locales de pommes de terre qui constituaient la nourriture de base de l’immense majorité de la population, la paysannerie irlandaise. Cette catastrophe fut en grande partie le résultat de cinquante années d’interactions désastreuses entre la politique économique impériale britannique, des méthodes agricoles inappropriées et l’apparition du mildiou sur l’île.

     Contrairement à ce qui s’était passé pendant la famine de 1780, les ports irlandais restèrent ouverts en 1845-46 sous la pression des négociants protestants et, en dépit de la famine, l’Irlande continua à exporter de la nourriture. Alors que dans les régions de l’île des familles entières mourraient de faim, des convois de nourriture appartenant aux « landlords », escortés par l’armée, partaient vers l’Angleterre. Certains propriétaires expulsèrent même leurs paysans, y compris s’ils étaient en mesure de payer leur loyer. Malgré tout, en 1845, la pénurie ne fut pas de plus grande ampleur que d’autres crises régionales précédentes qui n’étaient pas restées dans les mémoires. Ce fut l’anéantissement de la récolte de pomme de terre de trois des quatre années qui suivirent qui entraîna une famine et des épidémies telles que les institutions de secours des indigents, qu’elles soient gouvernementales ou privées, se révélèrent incapables d’y faire face.

     Refusant de mourir de faim ou du choléra qui faisait de plus en plus de victimes en Irlande, Gaélen Mitchell, son grand-père, et sa femme Ophélia Flynn ont décidé de fuir leur pays dévasté. Les pages qui vont suivre vous feront connaître l’extraordinaire aventure de Gaélen, des conditions de vie difficiles en son pays, son périlleux voyage en mer jusqu’à son arrivée au Québec où enfin le bonheur l’attendait.

     Plus tard, beaucoup plus tard, à l’âge où l’on n’a plus rien à prouver, qu’on est satisfait de ce que l’on a vécu, alors que les vieilles cicatrices, infligées par les évènements passés, sont moins visibles, moins sensibles, Gaélen a réuni ses enfants et petits-enfants dans sa grande maison de Chavigny-sur-Vairon.

     Assis confortablement dans sa chaise berçante, il se balançait d’avant en arrière, il se sentit replongé dans les douloureux souvenirs de sa patrie d’origine : l’Irlande. Les bras croisés sur sa poitrine, ses lèvres laissèrent échapper un petit cri de douleur. Il leur parlerait de l’oppression de l’Irlande sous la botte anglaise, énumérerait les martyrs de la cause irlandaise, dont son frère et son père et nombre d’autres. Des souvenirs navrants resurgissaient, son cœur se serra. Il ferma les yeux et les années défilaient, comme les aiguilles d’une horloge qui tournaient à l’envers. Et comme par les yeux d’un autre, il se voyait rajeunir.

     Vous devez savoir, leur a-t-il dit : « Il y a cinquante ans, dans mon pays natal, les Irlandais n’avaient à manger que des pommes de terre, voyez-vous. Ils devaient tout vendre, le blé qu’il cultivait, les vaches qu’ils élevaient, le lait et le beurre qu’ils produisaient. Oui, tout était vendu d’avance pour payer les fermages. Il ne leur restait qu’un peu de beurre, du lait écrémé, parfois quelques poules pour avoir des œufs le dimanche, mais ils se nourrissaient essentiellement de pommes de terre et ils devaient s’en contenter. »

    « Et puis, quand les pommes de terre se sont misent à pourrir en terre, ils n’ont plus rien eu. Plus rien… Vous ne pouvez pas imaginer ce que c’est de n’avoir rien à manger, ajouta-t-il la voix étranglée. »

     Gaélen se leva et se mit à faire les cent pas dans la pièce. Lorsqu’il reprit le fil de son récit, ses efforts pour maîtriser sa voix lui donnait un timbre dur, presque métallique.

     « La faim vint, avec son cortège de souffrances et de morts, mais l’Irlande a survécu, ajouta-t-il, tel un arbre immense aux racines profondes jusqu’au cœur même de la terre. »

     Il dépeignait son désespoir, les mois interminables où lui et sa famille et tous les gens du pays avaient connu la faim qui tenaille l’estomac, la faim qui fait défaillir. Des centaines de milliers de ses compatriotes en sont morts.

3- La révolte.

     Suite à la révolte des irlandais unis de 1796-1798, les autorités britanniques resserrèrent leur étreinte sur l’île. Avec la suppression du parlement d’Irlande, les élus de l’île (tous anglicans et issus des classes supérieures) siègent maintenant à Westminster. Les britanniques, désormais maîtres total des décisions, préparent un avenir abominable. De plus, les « penal laws » datant du début du 18 ème siècle, accentue le statut de « citoyens de seconde zone » des catholiques irlandais. Ils se retrouvent cotonnés, pour la majorité, aux travaux des champs. Ces tous petits propriétaires terriens dépendent des récoltes de pommes de terre afin de se nourrir et de payer leur loyer aux « landlords », grands propriétaires terriens.

     À l’automne 1845, cette situation a de graves répercussions au pays puisque la malnutrition atteint une grande partie des résidents et cause des maladies infectieuses comme la dysenterie, la diarrhée, puis le typhus et le choléra.

     Cette catastrophe fut à l’origine d’un renouveau de nationalisme irlandais se traduisant notamment par la naissance du mouvement « Young Ireland ». Jeune Irlande fut un mouvement révolutionnaire et nationaliste fondé en octobre 1842 qui appelait à la restauration d’un gouvernement irlandais par l’abrogation de l’Acte d’Union. Faisant face à des positions divergentes au sein même de l’organisation, les Jeunes Irlandais fondent en 1846 la « Confédération Irlandaise » bientôt divisée en tendance modérée et un courant prônant la lutte armée.

     Avant eux, le père d’Erin Mitchell, ses grands-pères, son oncle et quelques centaines de partisans s’opposaient tous activement avec hardiesse à l’oppression et à la domination de l’envahisseur, convaincu de leur bon droit. Depuis plus de deux cents ans, des générations d’Irlandais avaient risqué leur vie en combattant et parfois même en tuant leurs ennemis lors de petites escarmouches sans lendemain. Beaucoup ont moisit en prison, ont été pendus, ont été déportés en Australie ou ont échoués sur d’étroits lits de souffrances, attendant la guérison ou la mort. John Mitchell (Sean en gaélique), frère aîné de Gaélen, blessé par balle lors d’une altercation à Galway contre les habits rouges à succombé à ses blessures à l’hôpital du lieu. Ce fut un choc pour la famille qui, en plus, a éprouvé moult difficultés à rapatrier le corps afin de l’inhumer religieusement dans le caveau familial.

     Combien de fois Erin a-t-il pensé à son grand gaillard de fils tué par « un morveux pourri de politique », comme il disait ? Il voudrait pouvoir arracher de lui tout ce qui le torture. Il demeurait un moment comme prostré, puis il disait d’une voix brisée :

  • Des fois en pleine nuit ça me réveille… Pas sa mort. Je n’arrive pas à le voir mort. Je suis peut-être un peu fou, je me dis toujours qu’il est quelque part, caché, blessé. Mal soigné mais que, tout de même, il reviendra… Seulement, il y a toujours cette idée qu’il a peut-être tué, lui aussi…
  • Faut pas y penser, lui disait Martha, sa femme.

     Erin ne l’entendait pas. Hanté par le souvenir de ce fils qu’il aimait tant, il poursuivit :

  • Affamer toute une nation dans le seul but de s’enrichir; tuer des hommes uniquement parce qu’ils pensent autrement que nous ! Quelle aberration que ces guerres ! Tant et tant de mort pour rien… Pour le seul orgueil d’un dément !

     Il y avait longtemps qu’il avait compris qu’à ses yeux la guerre, sous toutes ses formes, est une maladie pour les richards… « C’est un mal qui tue ceux que l’on aime et qui n’aspiraient qu’à vivre en paix  sur nos terres avec nos bêtes. La guerre est toujours du côté des crapules, avec les assassins et les cupides. Les terres d’enfance sont toujours les plus belles, laissez-nous y vivre tranquille ! »

     On reprochait aux autorités d’avoir participé à affamer le peuple en cautionnant les « exportations forcées » de produits agricoles irlandais sous la pression des landlords. L’état était aussi jugé complice des expulsions de masses, souvent perpétrés sous l’œil de ses représentants (police ou forces armées) à la demande d’un landlord ne percevant plus un loyer. Les nationalistes condamnaient également l’attitude de l’opinion publique britannique qui, face au drame de l’Irlande, oscillait entre l’indifférence coupable et la virulence des stéréotypes dégradants.

     Malone disait : « Non, non, pas la famine, mais la privation. Quand un pays est plein de nourriture et l’exporte, il ne peut y avoir de famine. On a fait mourir de faim mon père! C’est la faim qui nous a chassé en Amérique, moi et les miens, loin de notre pays, de l’Irlande. Le tout puissant, en effet, a envoyé le mildiou, mais les anglais ont créé la famine ».

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