A la moindre occasion, Marthe discutait avec Frantz. Cet homme érudit la captivait. Elle n’avait que d’yeux et d’oreilles pour lui. Marthe ne comprenait pas toujours où il voulait en venir. Alors, Frantz expliquait et réexpliquait son point de vue, argumentait... Mais, surtout, Frantz s’intéressait à ce qu’elle faisait, à ce qu’elle pensait. Il posait des questions sur tout.
Avec aisance, ils passaient de l’allemand au français, du français à l’allemand, mélangeaient parfois les deux langues. Frantz s’ingéniait même à intégrer les mots lorrains…
Il y a quelques jours, avec son unité, Frantz avait été l’un des premiers à abandonner le front. Il ne voulait plus faire la guerre, il voulait un monde meilleur débarrassé des capitalistes « les responsables de tous nos malheurs ». Ces derniers jours, Frantz s’était acharné à convaincre Marthe…