Les Curcellae avaient rangé dans un coin de leur mémoire une façon idéale de se protéger du froid, de la pluie ou même du soleil. C’est ainsi qu’ils édifièrent une série de huttes circulaires, à moitié enterrées, et coiffées d’un toit pointu. Un abri bien plus efficace que les rudimentaires constructions des indigènes.
Les Curcellae étaient ouverts à tout ce qui leur permettait d’améliorer leur ordinaire. Aussi, certains d’entre eux se consacrèrent à la pêche. Une activité que, jusqu’à présent, ils pratiquaient rarement. Tous se retrouvaient devant le foyer constamment entretenu au milieu du camp. C’est là qu’on préparait le repas et qu’à proximité on mangeait. C’est également là que les uns faisaient durcir les pointes de lances et les autres les pointes de leurs harpons. Mais, c’est aussi sous le magistral chêne que certains paressaient durant les chauds temps.
Toutes les décisions étaient prises sous ce grand arbre. Régulièrement, la tribu se retrouvait dans un qwâroye. On rapportait tout ce qui s’était passé, on critiquait, on proposait des solutions, on mettait au point des stratégies, etc. Tous disaient ce qu’ils pensaient sur le sujet et parfois les discussions étaient vives. Un individu y tenait le crachoir plus que les autres, c’était le Peût’ôme. Mais, on ne pouvait pas dire qu’il dominait la tribu. Bien au contraire, nombre de contradicteurs s’exprimaient. Si bien que le qwâroye se terminait trop souvent en pugilat.