Sauve qui peut ! Bien décidée à évacuer la barque, la Mikète enjamba le rebord.
- Reste dans la barque ! (aboya Charles) Je vais venir te chercher. C’est trop profond par ici.
En quelques pas, Charles rejoignît la barque. La Mikète grimpa sur ses épaules et en avant.
- Hue ! Hue !
- Oh, oh (la calma Charles) Ne remue pas comme ça, ce n’est pas stable en-dessous.
De l’eau jusqu’à la taille, à cinquante centimètres de la rive un pan rocheux. Charles eut bien du mal pour le franchir tellement ça glissait. Il déposa la Mikète au sec et repartit chercher le Dabo. Première difficulté, le Dabo avait peur de grimper sur les épaules, Charles le rudoya pour qu’il s’exécute. Le gosse tremblait comme une feuille :
- Calme-toi, tu ne risques rien. Tu vas finir par me rendre malade en me secouant comme ça.
De l’eau jusqu’à la taille, à cinquante centimètres de la rive, le pan rocheux, ça glissait, Charles était au bord de perdre l’équilibre… Un coup de klaxon. Le Dabo sursauta bien trop violemment… Une péniche passait à proximité et, sans doute pour saluer ces gens qui pataugeaient, le marinier avait actionné son klaxon. En déséquilibre sur le pan rocheux, le sursaut du Dabo fit déraper Charles. Tous deux se retrouvèrent le cul dans l’eau. Charles avait la tête sous l’eau, le Dabo de l’eau jusqu’au menton. Charles aurait bien aimé se relever d’un coup, mais le Dabo s’agrippait si fort à son cou qu’il manquait d’être étrangler et il n’arrivait pas lui faire lâcher prise.
La Mikète avait beau brailler depuis la rive, rien n’y fit. Elle entra dans l’eau juste au moment où Charles réussit à sortir la tête de l’eau. Le brusque mouvement avait fait lâcher prise au Dabo qui, maintenant, était étalé sous l’eau. Charles le récupéra en empoignant son pull et le traîna jusqu’à la rive.