Vausenéjes

Ètchuron

Mais, il fallait surtout que la Christine évite d’entrevoir un Ètchuron. Il y en justement un qui avait fait son nid dans le grand arbre au fond du jardin. Oh, l’Ecureuil était un bien mauvais signe. Signe qu’elle se marierait avec un avare. L’homme accaparerait toute sa fortune, même si elle était si menue.
 

 

Mèle

Ce jour de la Sint Vausenat de 1920, la Christine essayait de deviner comment serait son futur mari... C’est décidé ! Elle ouvrit la porte. Le premier oiseau qu’elle vit fut un… Merle. Elle rentra dépitée. Son père la rassura comme il put : « Te verras ce soir à la Vausenéje, te vas tirer le gros lot ». Sa mère était plus terre à terre : « T’as préparé ta fèhhenate, au moins ? ». Le fagot était préparé. Plus qu’à attendre la fin de l’après-midi et ce qui allait suivre…

 

Fèhhenate : (substantif féminin) fagot de bois, de qualité inférieure 

 

Oublie pas ton fagot !

Le jour déclinait sérieusement lorsqu’un tapage résonna à l’extérieur côté rue. « Ça pour toi ! » rigolèrent ses parents. La Christine était toute émoustillée « Oublie pas ta fèhhenate ! » rigola de plus belle son père.
Sa brassée de petites branches dans les bras, la Christine se dirigea vers la rue en contournant la maison. Une Mésange bleue la regarda passer avec intérêt. Le groupe de garçons l’accueillit joyeusement. Sous les rires et réflexions diverses, la Christine se dirigea vers la petite charrette. Oh ! à la petite charrette s’était attelé le François. « Allez, jolie bacèle, dépose ton fagot, on en fera bon usage », rigola le François.
Quelques plaisanteries, beaucoup de rires et de sous-entendus coquins, les garçons reprirent leur chemin en criant un « A tout à l’heure Vausenate ! ».

 

le pèquis

Chez les Piémontois, comme ailleurs, on s’était dépêché de souper, c’est que tout à l’heure… Les garçons devaient terminer leur tour de la ville et ramassés un bon tas de fagots que chaque vausate leur avait confié. Ils devaient se diriger vers le pèquis.
La dernière bouchée avalée, on s’en alla vers le péquis. C’était l’occasion pour les gens mariés de rencontrer des connaissances qu’ils ne voyaient pas souvent. Pour la Christine, comme pour les autres Vausenates, c’était un moment d’impatience, voire d’angoisse.
Regroupés autour du tas de fagots qu’ils avaient ramassé, les garçons discutaient fermement. C’est que leur Vausenéje était dressé. Ils y apportaient une dernière rectification, se disputaient, changeait leur choix… Il arrivait qu’ils ne tombent pas d’accord, alors le meneur de jeu faisait appel à l’ensemble du groupe pour trancher. On rouscaillait, on pestait, mais on se soumettait.
Enfin, commença la criée, la Christine retenait son souffle, son cœur battait si fort…

Vausenéjes :
La tradition des Vausenéjes
Ètchuron & Mèle
la criée des Vausenates
Pwès d’p’hhi

 

Date de dernière mise à jour : 29/06/2023

Questions / Réponses

Aucune question. Soyez le premier à poser une question.
4 votes. Moyenne 5 sur 5.

Commentaires

  • Bernard Antoine

    1 Bernard Antoine Le 21/09/2021

    Une suite... une autre suite... Et de suite en suite, allons-nous connaître le dénouement de ce récit?
  • Daniel Schlauder

    2 Daniel Schlauder Le 25/09/2021

    Probablement....

Ajouter un commentaire