Train d'enfer est né et sorti tout droit de l'imagination de son auteur. Le choix du titre qui illustre l'histoire est bien choisi. Dès les premières lignes, on est happé et pris par l'histoire. C'est sur un ton jouant sur les sentiments et le mental, que le rythme prend les rails pour ne plus s'arrêter.
Tout au long des épisodes qui s'enchainent, on va de rebondissements en rebondissements et on se demande ce qui va se passer ou dans quelle direction l'auteur veut nous mener... On est pressé et impatient (voire frustré) de retrouver l'extrait qui sera publié le jour d'après. Le récit est bien monté. J'adore les détails et les descriptions qui animent chaque épisode, pour nous décrire les scènes, l'ambiance, et les personnages bien campés et haut en couleurs. Tous ont un rôle spécifique dans l'histoire. Des bavards, des curieux, des comédiens, des méchants, ils sont différents des uns des autres. À tour de rôle, ils m'ont stimulé, attendri, énervé, ou fait rire.
A chaque halte du train d'autres passagers tout aussi originaux arrivent pour souffler le chaud sur les humeurs ou les sentiments. Il n'y a pas de répit et on ne s'ennuie pas une seconde. Mais dans cette atmosphère un peu brumeuse, on distingue bien les pensées hallucinatoire de Jean-Paul, du reste du flux des paroles (des passagers) et du récit. Jusqu' à la fin le héros subjugue, reste insondable et intrigue. On se prend même d'affection pour lui, jusqu'au...
Jusqu'au dénouement ou l'on découvre, que le Silencieux charmeur a fait tomber son masque, et s'est changé en un tueur impitoyable qui frappe sans la moindre émotion. Et là c'est l'horreur et la consternation, quand on apprend les atrocités qu’il a infligé à sa victime avant de lui ôter la vie. Puis c'est le choc, lorsqu'on apprend que les villageois lui ont ôté la vie, juste après et sur place. Pur hasard ou pas, mais son destin a été expéditif et son karma l'a mené droit dans l'enfer du crime. La mort de cette inconnue, (même si on l'a devine en la personne de la belle jeune fille en bleu) s'ajoute au mystère qui l'a conduit sur les lieux de son forfait. Tourmenté qu'il était par un esprit infecté de fantasmes, je lui souhaite d'avoir eu l'orgasme qu’il recherchait, lors de son lynchage.
Curieux tout de même que l'histoire commence sur ses fantasmes et se termine par une décharge orgasmique. Daniel Schlauder, merci de nous avoir épargné les détails du viol, du lynchage ainsi que celle de la scène de la tuerie, qu’on imagine fort sanglante. Le petit plus c'est, le fait que l'histoire se passe en Afrique. (étant moi-même africaine,) j'ai retrouvé des sensations, des situations et des goûts que j'ai connus. C'est tellement bien décrit qu’on se croirait en voyages dans ce train fou, sans pour autant avoir l'envie d'en descendre. J'ai même demandé des nouvelles de Christian, l'ami qui accompagnait ce prédateur de Jean-Paul, histoire de prolonger le récit. Ce serait le fun de lire la suite...
« Train d'enfer mérite d'être édité ». Daniel Schlauder encore bravo. J'espère que tu écriras d'autres récits de ce genre.
Sarah Warsama
Tu as raison Sarah Warsama. Plusieurs histoires de Daniel Schlauder sont toutes prêtes pour être publiées. Les plus longues feront un trop beau livre. Comme la Sotrée et d'autres. Je crois que Daniel Schlauder n'est pas pressé pour ça.
Hannah Adan