Chez les Piémontois, comme ailleurs, on s’était dépêché de souper, c’est que tout à l’heure… Les garçons devaient terminer leur tour de la ville et ramassés un bon tas de fagots que chaque vausate leur avait confié. Ils devaient se diriger vers le pèquis.
La dernière bouchée avalée, on s’en alla vers le péquis. C’était l’occasion pour les gens mariés de rencontrer des connaissances qu’ils ne voyaient pas souvent. Pour la Christine, comme pour les autres Vausenates, c’était un moment d’impatience, voire d’angoisse.
Regroupés autour du tas de fagots qu’ils avaient ramassé, les garçons discutaient fermement. C’est que leur Vausenéje était dressé. Ils y apportaient une dernière rectification, se disputaient, changeait leur choix… Il arrivait qu’ils ne tombent pas d’accord, alors le meneur de jeu faisait appel à l’ensemble du groupe pour trancher. On rouscaillait, on pestait, mais on se soumettait.
Enfin, commença la criée, la Christine retenait son souffle, son cœur battait si fort…