La maison d’à côté de chez nous appartenait à un Parisien. Il louait l’appartement du rez-de-chaussée et celui du second étage à des touristes. Lui, venait chaque week-end dans son premier étage. Il avait un garage. Comme la rue était étroite avec des places de stationnement (gratuites) le long du trottoir vis-à-vis, il avait obtenu de la Mairie que le stationnement soit interdit juste en face de son garage. Une ligne jaune marquait l’emplacement prohibé. Le Parisien passait son temps à sa fenêtre, prêt à vilipender le malotru qui oserait enfreindre l’interdiction.
Selon son épouse, l’homme se comportait ainsi dans la vie. Le couple habitait le 15e arrondissement de Paris. Il y possédait un bel appartement au deuxième étage. Au rez-de-chaussée se trouvait une sorte de pressing. Disons plutôt un magasin où les gens aisés du quartier venaient déposer leur linge et leurs vêtements à laver et à repasser. Chaque nuit, vers 1h du matin, un petit camion venait déposer linge et vêtements lavés et repassés et reprenait le linge sale pour l’emmener à l’usine où il serait traité. Le livreur avait beau être prévenant, essayer de faire le moins de bruit possible, mais qu’est-ce tu veux, rouler une dizaine de chariots dans un sens et autant dans l’autre… Le trottoir à monter ou à descendre, les trous dans le trottoir, la petite marche du magasin à monter ou à descendre, sans compter les roues qui se bloquaient contre un caillou ou un autre objet.
Au début, l’homme n’avait fait qu’ouvrir sa fenêtre et insulter ce salopard de livreur qui venait toutes les nuits troubler son repos. Depuis quelques semaines, il ne se contentait plus d’ouvrir sa fenêtre et d’invectiver le livreur, il lui jetait le contenu d’une casserole d’eau.