Juste en face, le Claudi s’apprêtait à grimper dans son camion. Il s’immobilisa en les voyants. L’Oda embrassa son cousin.
- Alors, la Mikète, te cherches p’us l’Sotré ?
- Oh ! Claudi, m’en parle pas. Qu’est-ce qu’elle peut me bassiner avec ça.
- Et toi, tu l’as vu ? (interrogea la Mikète).
- Hé, il se cache bien.
- Il a volé un neuf vélo au Jano. Et il l’a mis là (la Mikète désignait la vitrine vis-à-vis).
- J’ai entendu dire ça…
- Ça fait le tour de la ville (compléta l’Oda) Y’en a même qui raconte que le Fanfan s’est fait renversé, qu’on l’a emmené à l’hôpital et je ne sais quoi. Fanny m’a dit tout à l’heure qu’il n’en était rien de tout ça (et elle répéta tout ce sue Fanny lui avait appris).
- Il y a bien un cycliste qui s’est fait renversé. C’est là, juste au coin (dit-il en montrant le cabinet du dentiste) C’est un gars de Morville qui travaille à la scierie d’après ce qu’on m’a dit.
- Je comprends mieux. Et chez toi, coment qu’c’est ? (demanda l’Oda).
- Bien… L’aîné est toujours en Dordogne, il s’y plaît bien… Il en est à son cinquième…
- Une fille qu’m’a dit la tante Agathe.
- Oui. Fille, garçon, fille, garçon, fille… Et le sixième, ce sera un garçon (s’esclaffa le Claudi).
Et blablabla… Les adultes, ils étaient intarissables.