Quelque temps plus tard

Mustapha était en Allemagne // Fratricide (7)

C’est là qu’on annonça qu’on allait démobiliser les troupes. Cavé rentrerait chez lui. Mustapha serait versé dans un régiment de Tirailleurs algériens. Ainsi, on le rapatrierait dans son pays… Cavé eut beau faire des pieds et des mains pour que son ami Mustapha reste avec lui, le colonel resta intraitable.

 

Lorsque son train fit une halte à Metz, Mustapha en profita… A la sortie de Metz, de braves Lorrains  buvaient un bock à la terrasse d’un café : que faisait ce Nord-africain en tenue militaire et son baluchon sur le dos en direction de Château-Salins ? Ils alertèrent la gendarmerie. On l’arrêta, on le remit à l’autorité militaire. Sous bonne garde, Mustapha regagna l’Algérie et retourna dans son village.

 

Un jour ou l’autre, il retrouverait sa Marthe…
C’est que son père ne l’entendait pas de cette oreille. Depuis quelques années, il avait arrangé le mariage de son fils. Comment résister à l’autorité du père ? Cela ne se fait pas de désobéir à son père. Mustapha céda… Il eut un garçon. Achik qu’il l’appela. Oui, « l’Amoureux », c’était le prénom qui convenait le mieux pour son fils… Deux ans après la naissance d’Achik, Mustapha tomba gravement malade. Il paraîtrait que sur son lit de mort, Mustapha bredouillait de mystérieuses paroles : « Marthe… Château-Salins… ».

 

Achik grandit au village. Vers ses vingt-deux ans, Achik rencontra pour la première fois des « vrais » Français. On l’enrôla et on l’expédia « délivrer son pays des Boches ». Sans récrimination, il partit au loin faire la guerre. Il en revint deux ans plus tard et se maria.
Les années passèrent… La vie était difficile au village, de plus en plus difficile. Il eut une première fille qu’il nomma Malika. Et, voilà que les Français proposèrent du travail dans les mines de Lorraine. Pour Achik, cette région c’était l’inconnue. Mais, les recruteurs furent tellement convainquant et on promettait la bonne vie. Alors, Achik partit.

Loin de sa famille, Achik déprimait. Son épouse lui manquait cruellement. Ses enfants lui manquaient… Par inattention, il faillit perdre une jambe dans un accident de la mine. Ça ne pouvait plus durer ! Sa fille aînée Malika approchait les quinze ans lorsque Achik fit venir sa famille en Lorraine.
Ainsi, Malika s’installa dans une petite cité minière. Ainsi, Malika trouva l’amour de sa vie, lui aussi fils de mineur. Son mari avait la nostalgie de son lointain pays, le Mali. Ainsi, lorsque leur premier enfant naquit, ils le prénommèrent Ousmane…

 

 

 

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Fratricide
7 mai 2017
16 novembre 1918
17 novembre 1918
L’attente
L’entrée des troupes
Retrouvailles
* Quelque temps plus tard
* Quant à Marthe…
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Date de dernière mise à jour : 08/11/2023

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