On toqua à la porte. On ouvrit la porte. C’était le Mimil’. Embrassades avec notre maman. « Ça va ? », « Oui, toi aussi ? » ; « La Mimie, ça va ? », « Doucement, plus que six mois à attendre ». Et patati et patata.
- Alors, t’as grimpé bobonne ? (demanda ma sœur).
Le Mimil’ avait le dos comme une armoire à glace, c’est peu dire qu’il était un fort gaillard. Et pourtant, il devint rouge comme un adolescent, mais rouge à en défaillir. Il éructa un vague « Quoi ? ».
- Cherche pas, c’est les conneries du Milou (claqua notre maman).
- J’lui ai dit que t’étais grimpé sur une chaise pour enlever les rideaux.
- Pour les laver (compléta ma sœur).
Le Mimil’ ne comprit rien de rien, il lâcha un « Ils étaient bien sales » peu convainquant. Il fila un coup de coude à notre papa qui éclata de rire.
- Et il est content de lui, le bougre ! (tonna notre maman).
- C’est que j’me demandais ousqu’elle voulait en v’nir, bafouilla le Mimil’. Allez, en route !
Passés la statue de la Vierge, le Fofo, et nous à la suite, nous précipitâmes plaquer nos museaux contre la grille. Déception.
- Ils voulaient voir les chiens de l’Hubert (rigola le Mimil’) Pas de chance, sont pas dans la cour. T’as déjà discuté avec lui ? (Notre papa le connaissait de vue, sans plus) C’est un fou des saint-bernards. Vachement intéressant ce qu’il raconte. L’hiver, il les promène souvent vers La Marchande. Les chiens s’en donnent à cœur joie. Surtout quand y’a d’la neige.
- Et ils ont leur tonnelet de rhum ?
- Pas la peine que t’fasses le naufragé d’la neige, z’en ont pas (s’esclaffa le Mimil’).