En passant la double-porte de la cave de la Mélie et de Igor, je faillis chuter.
- Moins d’bruit !
- J’avais pas vu (La marche était trop haute).
Juste en face, la Sous-préfecture. Un regard inquiet vers le dernier étage nous rassura : la mémère n’était pas à sa fenêtre.
A l’approche du Peût’ôme, le père Schnapsidee se leva, le salua presque chaleureusement, palabra un moment. Le Peût’ôme appuya son vélo contre l’ancienne vitrine, salua la mère Schnapsidee. Méticuleusement, il détacha son sac en toile du porte-bagages et le mit sous son bras. Donc, il était vide. C’était le même sac que ceux qu’utilisait le Claudi pour livrer son charbon. Si ça se trouvait, le Peût’ôme l’avait volé. Nous en parlerions au Claudi la prochaine fois que nous le verrions. Il entra dans la maison à la suite du père Schnapsidee. Depuis le temps que celui-ci clamait « Te la kraine pour le Peût’ôme ». Sûr, il venait de vendre ses petits-enfants. La mère Schnapsidee était restée sur son banc. Pour sûr, elle ne voulait pas être complice de cette infamie. Une fois, alors que le père Schnapsidee tonnait son sempiternel « Te la kraine pour le Peût’ôme », elle avait répondu : « Allez, fâ, on est kand même kontent te les afoir ».
Bien dix minutes, si ce n’est pas plus, le Peût’ôme ressortit. Son sac…
- Oh, les p’tits-z’enfants du père Schnapsidee sont d’dans !
- J’vois… (frémis-je. Le sac était bien pansu).
- On va l’suivre, i descend encore…