- Le relai... Nous arrivons au relai!
Il fallut réveiller le Dabo, lui qui dormait si bien. La Mikète sauta hors du traîneau et caressa les chiens l’un après l'autre. Elle n'avait que des bons mots pour eux. Bien sûr, elle n'a pas oublié de porter une attention spéciale a Blue qui, la voyant arriver, trépignait sur ses pattes, émettant de petits jappements de joie. Une belle amitié s'était établie entre elles. Le Dabo restait là, debout à côté du traîneau, sans bouger.
- C'est le temps de prendre des forces, pour nous mais aussi pour nos amis à quatre pattes. Jean-Yves a livré ici une grosse boîte de sardines à l'huile pour chacun d'eux. Les enfants, vous allez m'aider à les nourrir.
- Réveille-toi, mounaye ! ! On va donner à manger aux chiens. Allez, ton Inouk chéri t’attend!
Le Dabo répondit par un grognement, mais bougea.
- J'ouvre les boîtes et vous les déposez devant eux. Par prudence, lorsque vous aurez déposé la boîte, je vous demande de ne pas toucher aux bêtes. Donnez, et laissez-les se débrouiller, ils savent quoi faire. Ensuite, il faudra ramasser toutes les boîtes, les mettre dans un sac et dans la poubelle à l’intérieur. Il est de notre devoir de respecter la nature.
Le repas terminé, sieste et repos ont été bienfaisants, tant pour les humains que pour les chiens. L’heure de reprendre la randonnée venait de sonner.
– Nous devrions arriver au camp Grégory vers trois heures trente, annonça André et donna l’ordre du départ.
La vallée s’élargissant, le lit de la rivière avait doublé. Si ses rives étaient toujours rocheuses. Le centre présentait une surface gelée presque unie. Le soleil, toujours présent, déclinait lentement, allongeant les ombres sur la piste d’une blancheur immaculée. À la grande joie de la Mikète et du Dabo, une chouette, apeurée par notre arrivée, nous survola, fuyant en direction de la longue crête escarpée parsemée de pins et nous la vîmes se fondre dans la masse noire de la forêt.
À la sortie d’une courbe, la meute ralentit par degré son allure et s’avança prudente et rusée. À trois cents mètres, une énorme masse noire, encore indéfinie, gisait en travers de la piste.
- Les Indiens ont fait un piège pour attaquer la diligence… Bâ, le traineau ! Sors ton fusil.
André, vite !
- Ça va être la bataille, rigola la Mikète.