- Alôre, Popaul. Et le Guézète ? (s’impatienta notre maman).
Depuis tôt le matin, le Guézète avait accompagné le Tintin dans ses divers dépannages. Il y en avait eu des dérapages, des glissades, des accrochages. Un festival de beûgnes en veux-tu, en voilà. Largement de quoi assurer du travail au Tintin pour de nombreux jours, même s’il partageait la tâche avec ses collègues garagistes.
Vers dix heures, le Tintin avait déposé le Guézète rue des Cigognes. De là, notre vaillant reporter était descendu vers la rue Saint-Nicolas. Il était quasiment arrivé chez lui lorsqu’une automobile qui roulait un peu trop vite dérapa, sauta le trottoir, frôla le Guézète :
- Il est passé à ça (dit le nonôn en montrant trois centimètres en resserrant son pouce vers son index courbé).
L’automobile avait terminé sa course dans le muret de la vitrine de l’horloger. Bien amoché, le conducteur avait été transporté à l’hôpital.
- Faut toujours qu’is y’en aient qui fassent les cons (tonna notre papa tandis que notre maman poussait des « Oh ! » en imaginant le Guézète écrabouillé entre le muret et l’automobile).
- Nom de Dieu ! Il était aux premières loges, le Guézète (plaisanta le père Galate). Pourra nous faire un bel article dans le journal.
- Bon, Milou, Oda, j’suis v’nu pour dire que vous mangez chez la belle-mère ce midi.
- On l’a vue hier, elle nous a rien dit (s’étonna notre maman).
Le nonôn avait tout manigancé en forçant quelque peu la main à la belle-mère. Toujours est-il que ce midi, nous mangerions chez la mémère. Sitôt après, nos parents, le nonôn et la tatâ Nénète s’envoleraient pour la Sapinète.
- Vous êtes prête tante Agathe ? (plaisanta le nonôn).
- Le temps que je prenne mes skis et j’arrive. Vous emmenez les Mioches avec ?
- Mes grands n’ont pas été à l’école aujourd’hui, ils les surveilleront dans la cour de la Sous-préfecture. C’est nos vacances tante Agathe. On se débarrasse des Mioches ! (rigola de plus belle le nonôn Popaul).
- Vous avez bien raison d’en profiter (approuva le père Galate) passqu’ quand on est vieux, c’est trop tard.
- Tu viens avec, père Galate ?
- Une aut’ fois, Milou ! Une aut’ fois, Milou !
Le Fofo tiendrait compagnie à la tante. Avant de partir, notre maman prépara le repas de la tante.
- Quêque chose de vite fait, Oda. J’ai pas très faim.
- Par ces froids temps, faut manger tante Agathe !