Le Heurlin se gratta la poyate et trouva : l’autre jour, il réparait un clapier à lapins. Arrive le père Galate. Le Heurlin pose son marteau dans un coin. Il discute avec le père Galate, ils boivent un coup.
- Quand, j’suis r’venu pour terminer mon clapier, j’m’rappelais p’us où j’avais posé mon marteau. J’ai dit : vinrats d’Sotré ousque t’as caché mon marteau !
- C’est comme le papa quand y faisait son beau meuble. T’rappelles le Dabo (fit ma sœur en me collant un coup de coude).
- Il cherchait partout son vinrats de tournevis. Nous, on croyait que c’était le Sotré qui l’avait caché. Mais non, c’était le Fofo qui jouait avec !
- Vous avez tout compris ! (approuva le Heurlin).
- Alors le Sotré, c’est comme le Bon Dieu et son P’tit Jésus : on en parle, mais ça n’existe pas ? (douta ma sœur).
- Vous ne croyiez pas au Bon Dieu ?
- Notre mémère, elle dit que le Bon Dieu a créé la Terre, la Lune, les étoiles, les hommes et après les femmes. Mais, c’est pas vrai ! La Bianche-tète nous a raconté comment l’Univers s’est formé. Bon, j’me rappelle pas de tout, mais c’est pas le Bon Dieu qui a fait ça ! Ma mémère, je l’aime bien, mais elle dit aussi des bêtises (et ma sœur rajouta) Le P’tit Jésus et son Bon Dieu, ça n’existe pas. Mais, le Sotré, lui, il existe.
- J’ai encore du boulot (marmonna le Heurlin en voyant que malgré ses explications, nous continuions à vénérer le Sotré et la Bianche-tète).
- Et maintenant, t’vâs où ?
- Chez le Goupil, il a deux peaux d’lépins à ce qu’il m’a dit ce matin.