C’est qu’à l’époque, avant 14, il n’y avait guère d’automobiles. Les gens des villages venaient sur une charrette tirée par un cheval ou un bœuf. Certains venaient même à pied. Alors, ils mangeaient au café des parents de la Lolotte. Et tous ces gens qui voyageaient en coches et qui faisaient halte chez nous. Les plus fortunés allaient dans les établissements de luxe, tels l’Hôtel Vallet ou celui de la Couronne, les autres venaient chez les parents de la Lolotte.
- Ah, c’t’époque ! (rêva la Lolotte) C’est bien simple, on était tellement content de not’ Maire qu’on l’a réélu quand les Français sont revenus. Pas comme le guignol d’aujourd’hui.
L’Oda préféra changer de sujet, parce que le guignol d’aujourd’hui, elle avait voté pour lui.
- J’en reviens pas qu’on raconte toutes ces âties sur le Fanfan.
- Les gens racontent n’importe quoi (conclut la Lolotte) Je viens de voir la Mélie, elle m’a racontée une de ces histoires sur le Bernard.
- Elle m’en a parlée aussi. Tu te rends compte, c’est la croqueuse de sexe (reprit l’Oda en baissant la voix) J’en reviens pas.
- Elle nous en a fait la Marie, avec ses jeunes. Là, c’est le summum.
La Lolotte et notre maman éclatèrent de rire.
- C’est comme l’autre qui joue les pimbêches (reprit la Lolotte en donnant un coup de tête vers la place du Marché) Le scandale qu’elle a fait chez la Dédée.
- J’suis pas au courant…
- La Dédée te racontera ça quand t’iras. Là, j’peux pas causer librement…