La visite était terminée, on allait remonter chez nous.
- Dans deux ou trois heures, c’est bon ?
- Prends ton temps Mimil’, la morte risque pas de se sauver (rigola le père Galate) J’attends que le vernis sèche (Au moment où nous quittions l’atelier, il rajouta) Pensez bien à ce que vous raconté le Heurlin. Vous savez, il a de l’expérience et il a analysé pourquoi il avait échoué dans la grève à la soudière. Nom de Dieu ! Organisez-vous avant.
- Oui, oui (fit notre papa sur un ton neutre) Tu viens boire une bière ?
- Une autre fois Milou.
Et ils se quittèrent sur ces bonnes paroles. En remontant, le Mimil’ demanda :
- Qu’est-ce t’en pense pour la grève ?
- On fait comme on a dit. Le Heurlin, il vit avec ses souvenirs de trente ans. Tu parles…. Et nous, on veut pas faire la Révolution (rigola notre papa) Et sa Rosa Luxembourg, pfuitt… Juste nos heures supplémentaires et la prime de panier.
- Way… Way… J’pense comme toi.
La tante Agathe était comme toujours à sa fenêtre :
- Alors, Milou, c’est bientôt la grève ?
- On commence lundi tante Agathe…
- Si vous faites une manifestation, vous passerez par là, nème ? Que j’ai un peu de distraction.
Un camion du Mièsse s’arrêtait, Tonio et Igor en descendirent. Notre papa et le Mimil’ traversèrent. Finalement, tout le camion se vida. Voilà bien une quinzaine de gars en train de tenir meeting.
Nous fîmes le compte-rendu de nos découvertes sur le Peût’ôme, le Puits aux Bébés, la ruelle des Sorcières et la Cour des Miracles. La tante Agathe ponctua notre récit de « hum » et de « sans doute », sans ni confirmer les dires du Heurlin ni les démentir. Elle semblait plus intéressée par ce qu’il se tramait en face que par nos découvertes.