joke, se mettre à joke ou se tenir à joke (substantif masculin et expression) « La Bianche-tète vacilla en se mettant à joke… ».
Certes, on peut s’agenouiller devant une bibliothèque pour honorer le savoir qu’elle recèle. Franchement, ça ne servirait à rien. On peut s’asseoir sur le sol devant ladite bibliothèque. Ouais… Pour prendre un livre sur une étagère basse, tu plies les jambes, tes fesses touchent presque tes talons. C’est cela se mettre à joke. Garde l’équilibre, ne va pas tomber. C’est cela se tenir à joke. C’est donc, se tenir dans la position d’une personne accroupie. En patwès, on dit se mettre à cripotons (ou à croupetons).
« En se baissant, la Bianche-tète vacilla. Ma sœur était sur le point d’accourir pour la soutenir. La Bianche-tète était bien plus souple que nous ne l’imaginions et bien plus alerte que les vieilles personnes que nous connaissions ».
Devant la cave de la mère Kélère, aux portes au large ouverte, ma sœur se tient à joke, prête à bondir pour attraper le Sotré….
Cette expression, plutôt ces expressions, étaient autrefois employées pour décrire les poules perchées. Ou lorsqu’elles dormaient ou nichaient. Joke est le perchoir. Joké (verbe intransitif) c’est être perché. Il a donné le verbe (transitif) « éjoké » : marcher lentement, tarder, rester sur place, muser, chômer, se reposer. Un verbe guère employé de nos jours.
« Là-bas, sur la route, le Peût’ôme redescendait. Le sac sur le porte-bagages paraissait encore trop joufflu… Pelle et pioche étaient arrimées au cadre du vélo. Nous nous mîmes à joke afin qu’il ne nous repère pas.
- Z’êtes en train de pisser ? (se moqua notre papa).
- On s’repose... (Ça y est, il venait de passer) Nous z’a pas vu (marmonnait ma sœur) ».