Maureen et Daniel (1)

 
 
 

     Daniel Fitzpatrick avait ressenti une secrète gratitude, dès les premiers jours, à côtoyer de près Maureen Murray lors des soirées musicales à l’Auberge du Matelot. Ils avaient chanté et dansé ensemble à de multiples reprises. À chaque nouvelles rencontres, son cœur battait de plus en plus fort; elle lui était devenue indispensable. Tout prétexte était bon pour la revoir. Il répondait de toute urgence à ses besoins. Il la regardait si intensément et avec tant de tendresse, qu’elle devina qu’il en était follement amoureux. Cette collaboration affectueuse la gênait et la contentait dans le même temps.
     Sous ce regard pénétrant, tout ce qui aurait pu se calmer en elle, tournait à l’extravagance. Sur le point de s’avouer qu’elle en était troublée, ce sentiment contentait en elle un besoin féminin, vieux comme le monde, de se dévouer et de créer le bien-être autour d’un mâle envers qui elle ressentait une certaine attirance.
    L’amitié tendre qu’il lui témoignait depuis qu’il vivait à Québec, mettait un peu de chaleur dans sa vie. C’était un samedi du mois d’août. Maureen attendait sa visite chez elle d’un moment à l’autre, elle prit tout de même le temps de vérifier sa tenue devant une glace. La figure qui lui apparût ne fut pas tout à fait à son goût : le creux des joues marqué par la fatigue, le regard sombre entre des paupières fanées, la bouche qui souriait tristement et, débordant la toque, quelques cheveux bruns rebelles. Heureusement sa taille était restée mince et son port de tête altier.
     En réalité, elle était encore très belle et n’avait à peu près pas pris de poids au fil des ans. Elle exagérait maintenant ses petits défauts physiques, elle qui, pourtant, n’avait jamais vraiment porté d’attention à ce genre de détails. Elle dressa le cou, dégagea les épaules, alluma ses yeux dans le désir inconscient de plaire. Elle fut surprise par l’agréable sensation d’oublier son âge, de quitter la terre. Le petit poids de chair neutre sous son menton s’effaça. « Pourquoi serait-il interdit à des êtres comme nous d’unir leurs vies ? Il a aimé jadis la pauvre Bridget. J’ai aimé John. Tous deux sont morts. Nous ne renions pas notre passé en essayant de créer ensemble un nouveau bonheur. »
     Elle pensait que parfois la vie était toute simple : il y avait la mémoire et l’oubli; entre les deux le présent. En fait, que rien n’était écrit sinon que la lune cèderait au soleil, en alternance, dans une valse sans fin. Le destin se confectionnait chaque jour. La vie était ici et ailleurs. Qu’il fallait en tirer le meilleur parti.
     Trois coups frappés à la porte. Elle releva une mèche de cheveux sur sa tempe, tira sa blouse dans sa ceinture, et souriante, ouvrit la porte à un Daniel endimanché. En face d’elle, Daniel l’observait toujours avec une gravité affectueuse. Allait-il enfin se décider à lui avouer son amour, à lui proposer le mariage ? Elle l’espéra. Il lui prit la main et la porta à ses lèvres. Une joie sans nom l’envahit, elle passa le seuil en lui donnant le bras.
     Grand, bien découpé, il avait un regard clair, des cheveux blonds cendré. Avec cela, il était vêtu comme une gravure de mode, d’une courte redingote à basques couleur suie-de-cheminée portée sur une culotte gris pâle.
- Que diriez-vous d’une promenade dans la Haute-ville, s’enquit-il ? Nous dînerons dans un restaurant de la rue Saint-Jean et nous assisterons au spectacle que donne Seamus, en soirée, à l’hôtel Payne. Il fait chaud et humide, je crains un orage, nous serons à l’abri sous mon parapluie le cas échéant.

     Ils descendirent l’escalier et sortirent dans la rue. Daniel arrondit son bras et Maureen s’y appuya aussi légèrement que possible. Ils grimpèrent l’escalier Casse-Cou, montèrent la Côte-de-la-Montagne et longèrent la rue des Remparts crénelée où quelques dizaines d’impressionnants canons noirs, dirigés vers le fleuve, montaient la garde. Que dire de cette superbe vue en plongée qui leur permettait d’admirer, tout en bas, le quartier Petit-Champlain avec ses maisons, ses commerces et le port grouillant d’activité dont les travaux de réaménagement en cours étaient déjà bien visibles.
     Ils errèrent, main dans la main, dans le quartier où sont bâtit la citadelle et son corps de gardes, la cathédrale et l’évêché, le Petit-Séminaire et ses trois clochetons, et juste à la sortie de la porte Saint-Louis, le magnifique manège militaire et le tout nouvel Hôtel du Parlement du Bas-Canada (qui deviendra bientôt la Province de Québec) œuvres de l’architecte Eugène-Étienne Taché.

 

Le manège militaire

des Voltigeurs de Québec

 

Maureen et Daniel (2)

     La chaleur de ce mois d’août s’était abattue sur la ville. Nulle part on ne pouvait trouver de répit. Ils étaient dans l’une de ces petites rues à confidences, bordées de fleurs, dont la ville de Québec regorge, ressemblant à ces anciennes cartes postales entourées de dentelle. Ils se sont arrêtés à la Place d’Armes où Maureen avisa un banc et ils s’assirent côte-à-côte sous un énorme chêne. Un orchestre militaire jouait, dans un kiosque à proximité, La Pastorale de Ludwig van Beethoven. La belle musique, l’agréable compagnie de cet homme, elle se sentait sublimer. Elle murmura :
- Daniel, vous êtes vraiment un homme gentil et charmant. Je me sens bien près de vous, mais peut-être aviez-vous prévu d’autres occupations aujourd’hui ?
- L’occupation que j’ai en ce moment est la plus importante de toutes, dit-il en souriant. J’ai demandé et obtenu congé pour la journée que je tenais à partager avec vous, tous les deux, seul à seule. Je dois vous entretenir d’un projet qui me tient à cœur.

     Il sentait sourdre en lui ce goût profond qu’il croyait avoir évacué à tout jamais lors de la mort de Bridget : l’élan de l’âme. Mais au moment de parler une gêne subite le serra à la gorge. Comment alors dominer cet inconfort ? Il le put, pourtant. Saisissant les deux mains de Maureen dans les siennes, il se jeta à genoux devant elle, et les yeux embués, la voix cassée à cause de l’émotion :
- Maureen, je vous aime depuis le premier jour où je vous ai rencontrée. Je vous aime comme un fou. Ce vieux fou que je suis, qui approche la quarantaine, mais qui a encore tant d’amour et d’affection à donner. Accepteriez-vous de devenir ma femme, d’unir votre vie à la mienne pour tout le temps qu’il nous reste à vivre ?

     Le cœur de Maureen débordait. Elle dût respirer profondément à quelques reprises pour retrouver son calme. Elle se sentait enveloppée d’une magie indescriptible; elle nageait en plein bonheur. Elle prit le visage de Daniel entre ses mains, se pencha vers lui et colla ses lèvres sur les siennes dans un baiser voluptueux. Daniel comprit qu’aucun mot, ni quoi que ce soit d’autre, ne pouvait être plus expressif ni plus rassurant.
- Si tu es fou, alors je serai cette vieille folle qui accepte avec bonheur de partager ta vie.

     Ils se levèrent. Des moineaux qui picoraient autour de la statue de Samuel de Champlain, s’envolèrent en pépiant. Main dans la main, rayonnant de bonheur, les deux tourtereaux flottaient dans un monde qui n’existait que pour et par eux. Lentement, ils dressaient des plans d’avenir. Assurément ils allaient se chérir et se dévouer l’un pour l’autre. Maureen se rappela une petite phrase que son père lui répétait lorsqu’elle ne se sentait pas bien dans sa peau : « Une petite voix nous rappelle parfois qu’on est pas né simplement pour mettre un pied devant l’autre, mais pour courir, chanter, voler ! »
- Et je rajouterai à cela qu’on est né surtout pour vivre et aimer !

     Dans la salle de spectacle de l’hôtel de Payne, ils ont assisté à deux spectacles : le premier avant le lever du rideau, à regarder et commenter les toilettes des spectateurs, petit jeu qui amusa surtout Daniel et le second la pièce qui les laisse tous deux éblouis. Pour la première fois de sa vie, Daniel voit une « pièce en vrai » comme il dit, et la différence qu’il constate entre la représentation d’aujourd’hui et les petites pièces de théâtre d’enfants ou d’amateurs est tellement grande qu’il en a les larmes aux yeux. L'opérette La Vie Parisienne  de Jacques Offenbach avec chant, musique, et danse est à l’affiche ce soir. Les interprètes, dont Seamus O’Brien (dans le rôle de Raoul de Gardefeu un personnage plein d'aventures et de rebondissements dans cette comédie musicale joyeuse et enlevée), incarnèrent leurs personnages respectifs avec la plus grande justesse et donnèrent satisfaction infinie à un auditoire très nombreux et respectable. La voix de Seamus portait loin, soutenue par un esprit de décision et un solide désir d’affirmation. Il lui manquait encore l’autorité que l’âge et l’expérience vécue était appelée à lui conférer. Entre-temps, agissait pour lui ce regard profond, droit, appuyé et qu’il posait en plein dans les yeux de son interlocuteur. Il avait remarqué que cette façon de faire augmentait son pouvoir de persuasion et peu-à-peu l’avait intégré à tous ses rapports avec ses semblables. À la fin du spectacle, ils sont allé chaudement féliciter Seamus dans l’immense arrière-scène déjà bondée de spectateurs désireux de rencontrer et féliciter, eux aussi, les acteurs. Seamus était enthousiasmé par la vive réaction de l’auditoire et visiblement heureux de sa propre performance. Applaudissements et rappels s’étaient succédés sans arrêt pendant de longues minutes. Ils en profitèrent pour lui annoncer leur prochain mariage. Cette soirée était indéniablement magique.
-    C’est avec une très grande joie que je partage votre bonheur, vous faites un couple charmant. Confidence pour confidence, annonça Seamus arborant un immense sourire, on nous a appris, juste avant d’entrer sur scène, qu’au mois de mai prochain notre troupe allait se produire à Montréal puis à Albany dans l’État de New-York; quinze représentations à chacune des villes. L’imprésario s’était entretenu la veille avec Madame Doré, chez qui je prends mes cours de chant, et dans quelques jours un spécialiste viendra nous aider à monter un spectacle de chants tant classique que de folklore Irlandais; spectacle que je serai seul, à donner, avec mon orchestre. Ce monsieur a parlé de Boston où plusieurs dizaines de milliers de nos compatriotes ont immigré. Il voudrait que je sois prêt avant la fin de l’été; les représentations sont prévues pour la fin de septembre prochain.
     Pendant son séjour à Montréal, Seamus en profita pour assister à la prestation des danseuses viennoises venues exécuter La danse des fleurs, Le pas hongrois et Un pas oriental. Insatiable, il assista à la représentation de la comédie de Shakespeare : Much ado about nothing au tout nouveau théâtre de la place Dalhousie; là même où il se produira avec sa troupe dans quelques jours.  Au fil des mois, sont talent fut reconnu et recherché. L’opéra l’attirait et un metteur en scène de renom lui propose deux rôles : La Somnambula de Vincenzo Bellini en premier et Fra Diabolo, de D.-F.-E. Auber par la suite. En quelques bonds, il fit son entrée dans la gloire, mais se rappelant son origine paysanne, il a toujours su garder la tête et les deux pieds bien ancrés dans la réalité.

     Lorsqu’ils sortirent de la salle de spectacle, la chaleur persistait malgré la bruine qui tombait. Une fine vapeur montait des trottoirs et du pavage de la rue mouillée dessinant des volutes tourmentées par un vent léger. Daniel ouvrit son parapluie, attira Maureen tout contre lui en la tenant par la taille, elle appuya la tête contre son épaule; elle était au paradis. Soudain, alors qu’ils se préparaient à descendre la Côte-de-la-Montagne, ils furent accueillis par des vents plus forts et plus frais provenant du fleuve, le temps changeait brutalement.
     D’habitude le vent du Nord est un personnage de clarté, ce soir, il est noir comme dans l’âme du diable. Il ne court pas au ras du sol et du fleuve, il mène sa charge jusque dans les hauteurs du Cap-Diamant. Il a tiré d’on ne sait où des nuées épaisses et lourdes. Il bouscule un ciel de plomb. De loin en loin, il en déchire d’immenses bandes qui laissent tomber sur la ville des trombes d’eaux glaciales.
     De tous les coins de l’horizon arrivèrent des troupeaux de nuages noirs. Ils avaient des toisons crêpues. Trop lourds pour continuer, ils crevèrent en pluie. Le parapluie résonna comme une peau de tambour. Les lointains disparurent, haché menu par les couteaux de l’averse. Un éclair vrilla soudain le ciel. L’orage n’était pas loin. Un vent de plus en plus soutenu se levait. Fleurs et plantes courbaient la tête au gré du vent.

 

Maureen et Daniel (3)

     L’averse single les toitures et les fenêtres exposées à l’Ouest comme celles qui trouvent plein Nord. Quelques lueurs glauques les balaient encore, puis, la nuit mouillée enveloppe la ville. À peine avaient-ils commencé à descendre l’escalier Casse-Cou qu’une bourrasque cinglante souleva brusquement le parapluie, leur projetant des gouttes de pluie dans les yeux. Les bourrasques se succédaient à un rythme si insoutenable que le parapluie n’offrait plus de sécurité. Les deux tourtereaux, désormais trempés jusqu’aux os, dévalèrent l’escalier ballotés par le vent qui s’accrochait à leurs vêtements. Empêtrée dans ses jupons qui la tiraient résolument en arrière, Maureen luttait contre la bourrasque, obligée de fournir un nouvel effort à chaque pas. La maison de Maureen n’était plus qu’à quelques mètres devant eux lorsqu’une rafale soudaine lui arracha sa capote de la tête et celle-ci s’en alla voler au loin en dansant sur la chaussée sans qu’il fut possible de la rattraper. Daniel, pointant du menton en direction de la maison, se mit à crier pour couvrir le bruit du vent.
- Rentrons avant que l’orage n’éclate !

     À peine avait-il ouvert la porte qu’une bourrasque chargée de pluie les poussa violemment à l’intérieur. Maureen dû aider Daniel à refermer la porte tant la poussée du vent était forte. À voir Daniel les cheveux mouillés, collés sur son front, des gouttes de pluie dégoutant de ses oreilles et du bout de son nez fit rire Maureen aux éclats, elle dont l’état n’était guère plus reluisant. Dans un élan d’amour, de ses deux bras serrés autour de son cou, elle l’attira vers elle et  appuya fermement ses lèvres sur les siennes. Leurs vêtements trempés ruisselaient sur le pallier, mais maintenant qu’ils étaient à l’abri, dans les bras l’un de l’autre, le temps et l’espace n’existaient plus, ce moment de tendresse les emportait dans un autre monde.
Viens, je t’invite chez moi, je me sens transie. Ce temps de chien finira bien par se calmer et tu rentreras chez toi lorsque tes vêtements seront secs.

     Maureen l’accueillit divinement : « Laisse-moi de débarrasser. » Cette phrase anodine est comme un code entre eux. Et ce dont on est débarrassé n’est certainement pas uniquement un manteau détrampé. Toute forme de fardeau doit être déposé dans les mains de celui qui s’offre. Et Maureen est enchantée de le faire, surtout après cette magnifique journée de bonheur. Le soir penchant, elle alluma une lampe à l’huile et quelques chandelles ici et là dans l’appartement. La pluie tambourinait contre la fenêtre et le paysage se déformait dans ce déluge lourd et gris.
Tiens, enfile ce pyjamas de coton que j’aime porter l’hiver pour me tenir au chaud la nuit. Pendant ce temps, allumes un bon feu dans la cheminée, tes vêtements sécheront plus vite. Puis je nous ferai un bon thé chaud, ça va nous ragaillardir.

     Sans un mot de plus, elle laisse l’homme prendre le contrôle des opérations. Elle choisit rapidement une chemise de nuit et son peignoir dans son armoire et se retira dans le cabinet de toilette pour se préparer comme il convient à des gens qui ne sont pas mariés. Puis elle se mit à brosser soigneusement ses cheveux humides et ébouriffés par le vent. Pendant ce temps, Daniel enfilait le pyjama de coton. Peu de temps après un feu pétillant éclairait et répandait sa douce chaleur dans la pièce. Alors que les vêtements, étendus près de l’âtre séchaient lentement, Maureen étendit sur le parquet un édredon et quelques couvertures.
Désolée, mon amour, en l’absence de peau d’ours, ce matelas improvisé sera plus confortable que le bois du plancher et nous pourrons siroter notre thé bien au chaud devant le feu.

     Les gestes saccadés des deux bras qu’elle fit pour étendre l’édredon et les couvertures sur le plancher firent en sorte que la ceinture de son peignoir se dénoua laissant voir la légère chemise de nuit de satin blanc. Le cœur de Daniel se mit à battre très fort, fasciné par ses seins que le froid faisait pointer sous le tissus. Daniel lui tendit les bras.
Viens plus près de moi, mon ange, lui conseilla-t-il. Nous nous tiendrons mutuellement au chaud, cela nous fera le plus grand bien.

     Elle obéit en hésitant et se pelotonna contre lui. Elle se sentit aussitôt  beaucoup mieux. Cette place était naturellement faite pour elle et la douce chaleur qui la pénétrait lui donnait un étrange sentiment de sécurité. Il passa son bras autour d’elle, la serra contre lui et elle le laissa faire. Elle nicha sa tête au creux de son épaule et oublia toutes ses spéculations à propos de loups affamés et de biche aux abois.
     Maureen était allongée dans ses bras, légère, amoureuse, passionnée. Lui s’émerveillait du miracle de son corps, sa tendresse, sa délicieuse chaleur. Leur corps s’était rencontré dans un total abandon. Graves, ils s’étaient étendus sur ce lit improvisé comme s’il s’était agi d’un acte magique. L’amour leur avait donné l’art, la tendresse et l’habileté. Sans hâte ils avaient atteint ensemble l’acmé de leur passion. Et cela leur avait paru une chose normale, attendue, qui devait être. Puis ils avaient reposé, apaisés, dans les bras l’un de l’autre, c’est elle qui s’est endormie la première. Un silence s’établit que ne trouble seuls le ronflement du feu et les gifles de l’averse.
     Quand elle fut endormie, au creux de son bras, Daniel se mit à contempler les ombres changeantes qui se promenaient sur les poutres du plafond, savourant cette paix que seule une femme aimante peut apporter à son homme… et il entendit à nouveau le vent se déchaîner, la pluie, par paquets, ruisseler sur les carreaux et l’orage gronder avec la même violence.
     Au petit matin, Daniel put voir Maureen aller et venir dans la pièce, ranimer le feu, s’habiller, coiffer ses cheveux qui lui tombaient jusqu’au milieu du dos. Ce fut pour lui un moment délicieux qui le laissa à la fois plein de convoitise et satisfait. Elle lui déposa un léger baiser sur les lèvres, mais il eut à peine le temps de remarquer son absence qu’elle revenait avec le petit déjeuner. Elle lui posa le plateau sur les genoux et, assise en tailleur, elle partagea son repas avec lui. Ce début de matinée se trouva illuminé par son sourire et sa vivacité.
     Ce dimanche-là, le soleil revenu, la basse-ville fraîche rincée par l’orage de la nuit, était embaumée des fleurs d’aubépine et de chèvrefeuille. Après la messe en la chapelle Notre-Dame-des-Victoires, ils allèrent trouver le curé dans la sacristie enregistrer leurs fiançailles et publier les bans pour leur mariage prochain.

 

LE PRIX DE LA LIBERTÉ
(2e partie) :

37- L’éprouvant périple
38- Le fléau
39- L’épidémie du typhus
40- Loin de la verte Erin
41- À bord du bateau
42- Un amour naissant
43 Le banc des amoureux
44- Le dilemme
45- La tempête
46 – Dans un tourbillon
47 – Terre… Terre…!
48- Le Grand Fleuve
49 – La Grosse Ile
50 – Enfin à terre
51 – Équipe médicale
52- Maureen Murray
53 – Fin de quarantaine
54- Vie de citadin
55 – Rue Petit-Champlain
56 – Le marché Findlay
57- Chantiers naval
58- L’entrevue avec George Stuart
59- Thomas au développement de la ville
60- Jour de fête
61- Joseph Signay
62- Le squatteur
63- Devenir son maître
64- La chasse aux canards 
65- Les jours passent
66- C’est la fête
67- Fiançailles
68- Octroi de terres
69- Les lots
70- Dindons sauvages
71- Qui est le père Damase ? 
72- Chavigny
73- Peau de loup
74- Chavigny en traîneau
75- L’enfant nait
76- Quai de Portneuf
77- La maison
78 - La chute à Gorry
79- Maureen et Daniel (1)
80- Maureen et Daniel (2)
81- Maureen et Daniel (3)
82- Wendake
83- Quimmik
84- La petite maison
85- Les loups

(début de l’histoire)

Flech cyrarr

A suivre :

La petite maison

Date de dernière mise à jour : 10/01/2025

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