alpha Ci

Cl

clanche ou clenche (substantif féminin) - (tianche en patois, une tianchâte étant une petite clanche).
En Lorraine, on ne ferme pas une porte, on la clanche ! Ce mot a été adapté dans le Nord-est de la France pour désigner la poignée qui sert à ouvrir ou à fermer une porte. Les français diraient : une poignée de porte ou un loquet.
Déjà utilisée au XIIIe siècle, la dénomination lorraine de « clenche » voit son origine étymologique dans le vieux francique, ou l’on parlait de « klinka » (« klenke » en néerlandais actuel) pour désigner ce levier dont le loquet permet de bloquer une porte.
Petite note : on clanche la porte aussi bien pour la fermer que pour l’ouvrir. Pour effectuer cette manœuvre, on utilise évidemment la clanche de la porte, la poignée de la porte.

clancher ou clencher (verbe transitif) - (tiancheu en patois) ouvrir ou fermer la porte.
« Nous arrachâmes notre maman à sa cuisine et la traînâmes jusqu’à la fenêtre sur la rue. « Ça tire trop. J’reviens ». Elle se dépêcha d’aller fermer la porte de la chambre et revint aussi vite. Mais, mal clanchée, la porte se rouvrit. A nouveau notre maman retourna fermer cette vinrats de porte... "Vite ! Vite !" ».
Ah oui, j’ai écris « Ça tire trop ». Ça tire ? Serionsnous en guerre ? Des gangsters nous attaqueraientils ? Les Alsaciens tenteraient-ils de nous envahir ? Les balles siffleraient-elles à nos oreilles ? Non, rien de tout cela… Nous, on dit « Ça tire », les Alsaciens « Es zieht »... Je m’explique : la fenêtre de la cuisine donnait sur la cour. La fenêtre de la chambre de nos parents, là où nous étions installés, donnait sur la rue. Les deux fenêtres étaient au large ouvert. Si la porte de la chambre avait été correctement clanchée, correctement fermée, tout aurait bien été. Autrement dit, « ça n’aurait pas tiré », il n’y aurait pas eu de courant d’air. Mais, notre maman avait mal clanché la porte. Voilà !

Clar

clarteux, clarteuse

Claudi est le diminutif de « Claude ». Le Claudi est un cousin de notre maman, neveu de notre pépère. C’est grâce à lui que nous explorons la cave de la mère Kélère.
22 ans en 1954. Né en 1932 chez nous où il a grandi. Il est toujours célibataire et habite le chalet familial sur la route de Nânci. Ses parents sont vivants. Il est l’avant-dernier d’une famille de cinq enfants. Lorrain et Français d’origine. Le Claudi travaille pour le compte du quincailler situé rue de la Gare. Il livre charbon, cloches de gaz, appareils électroménagers avec son camion.

clenche et clencher voir à clanche ou clenche

cloche de gaz (expression) En Français de Lorraine : bouteille de gaz.
« T’vas livrer du charbon ?
- Non, des cloches de gaz, une machine à laver et un frigo…
»
(...charbon ? // Non, des bouteilles de gaz -butane, propane-, une machine ...).

Co

Coco (le), °1895, 59 ans en 1954, boulanger (sa sœur tient le magasin). Commerce et habitation au 35 de notre rue. A lire sur la Dédée et le Coco.

coment qu’c’est ? ou coment k’c’est ? Traduit littéralement, cette expression se résume par comment que c’est ? Comment que c’est quoi ? s’interroge celui qui n’est pas Lorrain. Ne va pas chercher midi à quatorze heures, je te demande seulement si la santé va, si tes enfants vont bien, si tu as le moral et même ce que tu fais…
« - Ah ! Oda, bonjour…
- Bonjour Mélie, coment qu’c’est ?
- Couci-couça. Qu’est-ce te veux Oda. Avec la vieillerie, on s’arrange pas. Et les piats, ça pousse ?
».
« - Tu vois, on pose les bordures (rigola le Mimil’).
Depuis le temps que notre maman espérait ce nouveau trottoir… "On s’tordra p’us les pieds ! Et j’aurai p’us besoin de désherber" jubilait-elle. Encore quelques semaines à attendre.
- Et le Milou, coment qu’c’est ?
Notre papa était parti tôt ce matin. C’est qu’avant huit heures, il devait retrouver le nonôn Popaul.
- Mon beau-frère doit le présenter au notaire. Il a des travaux…
- Tant mieux. Au moins qu’il réussisse, lui (se réjouit Tonio)
».

Bien sûr nous utilisons cette expression pour, tout simplement, demander quelque chose, réclamer une explication :
« - Coment qu’c’est un esprit ?
Notre maman réfléchit un moment avant de répondre :
- Il y a le Père, le Fils et le Saint-Esprit (Ma sœur afficha une bouille tellement déconfite que notre maman se creusa encore la cervelle) Tu sais le soir, on fait la prière (ma sœur secoua la tête en signe d’assentiment) D’abord le signe de croix : au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, Ainsi soit-il…
».
On utilise aussi bien « Coment qu’c’est ? » que l’expression « ça gètse môl ? », raccourcie en « ça getse ? » (expression qui nous vient de l’allemand ça geht's mohl? - ça va bien ?)
« - Ah ! Oda, coment qu’c’est ? Et les enfants, ça getse ? »
 Le père galate musardait sur le trottoir, sa clope au bec. Il ne l’enleva même pas pour nous saluer.
- Alors Oda, ça getse ?
Notre maman répondit qu’elle était soucieuse avec la grève ».

comprenate et comprenure

conduire

confiote ou confiotte

contes (faire des)

Coop

coquille Saint-Jacques

cor de fourneau

corante

coriate ou coriatte

Corneille noire voir Les Oiseaux d'Fofa

Cor

cornet, c’est tout bonnement un petit sac en papier (ouvert par le haut). Dans ce sachet, si tu préfères, on met des légumes ou des fruits, des clous ou des vis en vrac, des croissants ou des pains en chocolat…
(substantif masculin, « cônat » en patwès). Commun avec tout le Nord-est de la France et la Suisse.
« Le cornet bâillait au large, nous invitant à y plonger la main. Ce que nous fîmes sans hésitation. La Bianche-tète nous offrait des bonbons ».
(Notre rencontre avec la Bianche-tète, alors qu’elle nous effrayait…).

« Le samedi, notre papa emmena ma sœur à la forêt de La Marchande. Moi, j’étais trop petit, alors je tins compagnie à la tante Agathe. A leur retour, ma sœur me présenta un cornet rempli de mousse qu’elle avait ramassé dans la forêt (…) ».
(La mousse servirait de décoration à la crèche du sapin de Noël).


 

Cos

cosson

Cou

couâraïl et le verbe couârayer, causerie improvisée sur la place publique. On y parle de tout et de rien...
Il n'existe pas de mot équivalent en Français moderne, on est obligé de faire une périphrase. Qwâroye (qwârayecwèrâil) en patois, vient du latin "quadrivium" (carrefour). Quadrivium a, également, donné l’ancien français "carrogier" (causer sur la place publique).
D’après Nos Légendes, ce mot viendrait des réunions qui rassemblaient les premiers habitants de la vallée. Mais, il faut se méfier de ce que racontent Nos Légendes, ce sont des fiawes… Bien plus tard, le couâraïl était la veillée au coin du feu en hiver. Encore plus tard, avant la guerre de 1939-45, il s’agissait de sortes réunions informelles devant les maisons (aux beaux jours). Les habitants s’installaient sur leurs chaises qu’ils sortaient de chez eux ou sur leur banc devant leur maison. Les adultes discouraient sur le beau temps, sur la vie en général et bien sûr sur les voisins trop éloignés pour qu’ils les entendent. Ceux qui préféraient la promenade colportaient les nouvelles de groupe en groupe. Les enfants, eux, jouaient à proximité… De nos jours le couâraïl se limite au pas de la porte, chez un commerçant, au marché...
« - Ah, ma pauv’ fille (s’exclama notre mémère en levant les yeux au Ciel). Déjà avant-guerre, elle prenait des jeunes chez elle.
- Ses neveux qu’elle dit (s’esclaffa le Coco dans un fou rire convulsif).
- Et ça l’empêche pas d’aller communier tous les dimanches (se moqua la Dédée).
- J’me demande pourquoi Monsieur le Curé accepte ça (grogna notre mémère).

Le qwâroye se poursuivit, il y avait bien d’autre gens à critiquer : celui ou celle qui buvait trop, qui trompait le conjoint, qui ne savait pas élever ses enfants. Il arriva le moment où les cancans furent épuisés. Et l’on quitta la Dédée et son frère ».
(notre maman et la mémère sont à la boulangerie, les parlotes et autres critiques fusent).
« Nous rejoignirent le nonôn Popaul, la tatâ Nénète, leurs quatre enfants. Ce qui relança le qwâroye. C’est qu’avec son travail à la Reconstruction, le nonôn avait des choses à raconter, à préciser. Bien un quart d’heure plus tard, nous reprîmes la marche »
(nous sommes dans la rue du Graoully, en pleine reconstruction. Nos parents jacassent avec le Guézète qui est un amateur de nouvelles en tous genres. Nous rejoignent la sœur de notre maman, son mari et sa famille).

couâraïl a donné le verbe couârailler (en patois qwâroyè ou couârayècwèrâillè).
« Comme d’habitude, il y avait peu d’étals. Comme d’habitude, les chalands ne se bousculaient pas. "Ah ! Avant la guerre…" regrettait notre maman. Mais, elle avait toujours l’occasion de saluer quelques connaissances. Et vas-y que je parle de ci, et vas-y que je parle de ça, et du bon temps de "quand on était jeune". Et vas-y que je critique l’un, et vas-y que je dénigre l’autre… Elle qwâroyait comme on dit chez nous »
(notre maman est sur le marché, un lieu de rencontre et d’échange de nouvelles. Les couâraïls se font et se défont au rythme des rencontres).

Coul

coulante

couper au court

Cour des Miracles

Coureaux

courser

Coutures

Cra

Crâ voir Les Oiseaux d'Fofa

crailler voir crayer

Crape (substantif féminin)
Lè Crape dés ohés. La « mangeoire des oiseaux » en Françaiis. C'est l'endroit où les oiseaux se restaurent... (Les Oiseaux d’Fofa).
lè crape = mangeoire (parfois minjûre), auge, mais aussi crèche. Prononcer krap'.
A ne pas confondre avec
~ lo crape, le pou des oiseaux
~ lè crape, la croûte qui se forme sur la tête des nouveau-nés.
Même prononciation.

crayer ou crailler (verbe) « Crayer les yeux » (écarquiller, ouvrir les yeux en grands, exorbiter les yeux).
«
Ma sœur bandait ses muscles, sur le point de bondir sur le Sotré. De lourds pas remontaient l’escalier… Je restais comme pétrifié… Un… Je crayai des yeux comme un crapaud sous une motte de terre… (J'écarquillai des yeux comme un crapaud sous une motte de terre...) Un… C’est vrai, malgré son courage, monsieur Choumake avait perdu la bataille. Le Sotré avait eu raison de lui, il avait détruit par le feu l’atelier du cordonnier »
«
Juste devant nous, il nous tournait le dos… Le Peût’ôme grommelait des incantations. Il se tenait au bord d’un immense trou et gesticulait par intermittences.
- Il vient d’enfouir les enfants
(affirma ma sœur en crayant des yeux)

(affirma ma sœur en exorbitant les yeux). Je tressaillis ».

crayon de papier

crémier (marchand sur le marché)

croix

croquant et croquante

croumpires

cru

crucifix

cuvette notre cuvette

Cygne tuberculé voir Les Oiseaux d'Fofa

C - Ch - Ci

Flech cyrarr 1
 
Flech cyrarr

A - B - C - D
E - F - G - H
HH - I - J - K
L - M - N - O
P - Q - R - S
T - U - V - W
X - Y - Z

Date de dernière mise à jour : 31/01/2024

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