Le qwâroye se poursuivit, il y avait bien d’autre gens à critiquer : celui ou celle qui buvait trop, qui trompait le conjoint, qui ne savait pas élever ses enfants. Il arriva le moment où les cancans furent épuisés. Et l’on quitta la Dédée et son frère ».
(notre maman et la mémère sont à la boulangerie, les parlotes et autres critiques fusent).« Nous rejoignirent le nonôn Popaul, la tatâ Nénète, leurs quatre enfants. Ce qui relança le qwâroye. C’est qu’avec son travail à la Reconstruction, le nonôn avait des choses à raconter, à préciser. Bien un quart d’heure plus tard, nous reprîmes la marche »
(nous sommes dans la rue du Graoully, en pleine reconstruction. Nos parents jacassent avec le Guézète qui est un amateur de nouvelles en tous genres. Nous rejoignent la sœur de notre maman, son mari et sa famille).
- couâraïl a donné le verbe couârailler (en patois qwâroyè ou couârayè, cwèrâillè).
« Comme d’habitude, il y avait peu d’étals. Comme d’habitude, les chalands ne se bousculaient pas. "Ah ! Avant la guerre…" regrettait notre maman. Mais, elle avait toujours l’occasion de saluer quelques connaissances. Et vas-y que je parle de ci, et vas-y que je parle de ça, et du bon temps de "quand on était jeune". Et vas-y que je critique l’un, et vas-y que je dénigre l’autre… Elle qwâroyait comme on dit chez nous »
(notre maman est sur le marché, un lieu de rencontre et d’échange de nouvelles. Les couâraïls se font et se défont au rythme des rencontres).